Les praticiens de santé publique renouent avec la protestation à partir de la semaine prochaine. Leur syndicat, le SNPSP, appelle à une grève de deux jours les 24 et 25 avril prochains. Un rassemblement national est prévu, au deuxième jour du débrayage, devant le ministère de la Santé de la Population et de la Réforme hospitalière pour dénoncer le blocage du dialogue. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Le Syndicat national des praticiens de santé publique a réuni en session extraordinaire son conseil national la semaine dernière. Résultat des résolutions : le syndicat a décidé de revenir à la contestation pour faire aboutir ses revendications. «Conformément aux résolutions du conseil national tenu le 6 avril dernier, et en signe de protestation, le SNPSP appelle à une participation massive des praticiens de santé publique généralistes et spécialistes, médecins, dentistes et pharmaciens, aux deux journées de grève nationale», a publié le syndicat dans son communiqué. En dehors du service minimum, la grève concerne les activités de soins et de consultations, les activités de prévention, à savoir la vaccination ainsi que les réunions des comités médicaux et des conseils médicaux. Le syndicat explique son recours au débrayage par le blocage du dialogue avec la tutelle dont la dernière réunion remonte au mois d'octobre dernier. Dans sa plateforme de revendications, le SNPSP exige l'instauration d'un dialogue permanent, l'installation de représentants du syndicat en qualité de membres aux différents comités nationaux, notamment ceux en relation avec la carrière des praticiens généralistes et spécialistes de santé publique, mise en place de mesures appropriées et effectives pour sécuriser les lieux de travail contre les actes de violences dont sont victimes les professionnels de la santé, l'instauration d'une indemnisation financière des praticiens médicaux «réquisitionnés» pour les examens de fin d'année scolaire et les échéances électorales à l'instar des autres corps de la Fonction publique, la mise en application des termes de l'accord conclu en réunion de conciliation avec la tutelle en mai 2015, appuyés par les engagements du ministre de la Santé en février 2016, le droit du partenaire social d'apporter des aménagements au statut particulier des praticiens médicaux de santé publique, resté figé depuis 2008, malgré l'avant-projet négocié en commission mixte avec le ministère de tutelle et remis à la Fonction publique en 2011, la préservation d'un reliquat d'ancienneté, sans effet rétroactif financier, pour les praticiens concernés par la non-application de l'instruction du premier ministre et l'engagement non respecté de leur organiser un concours d'accès au 3e grade avant décembre 2015, la mise en place de l'arrêté interministériel consacrant le droit à l'alignement, après une formation complémentaire, entre ancien et nouveau diplôme pour médecin dentiste et pharmacien avec classification du doctorat sur la grille des salaires de la Fonction publique, ainsi que l'assainissement de la situation financière induite par l'intégration des praticiens médicaux entre grade de principal et en chef suite au concours organisé en août 2015. Le ministère de la Santé, de son côté, affirme que le dialogue n'a jamais été interrompu avec l'ensemble des syndicats du secteur.