La République arabe sahraouie démocratique condamne sans réserve aucune la «féroce campagne que ne cesse de mener le Makhzen alaouite contre l'Algérie». M. Kebci - Alger (Le Soir) - L'ambassadeur de la RASD estime que la réaction marocaine aux «accusations» de notre ministre des Affaires étrangères quant au blanchiment de l'argent du haschich par Rabat «ne l'étonnait pas». Bachraya Hamoudi Bayoune qui s'exprimait, hier, en marge de la cérémonie de célébration de la journée des Nations-Unies, organisée au siège du ministère des Affaires étrangères, affirmera, en effet, que le Makhzen a «de tout temps entretenu une relation conflictuelle avec l'Algérie», considérant, à ce titre, que la récente campagne contre notre pays «n'était pas nouvelle». Et de s'interroger : «Pourquoi le Makhzen n'a pas réagi comme il le fait actuellement avec l'Algérie quand le Département d'Etat américain avait, dans son rapport annuel sur le trafic de drogue et la criminalité financière dans le monde, en mars dernier, estimé que le trafic de drogue a représenté 23% du PIB du Maroc en 2016, ce qui équivaut à 23 milliards de dollars ?» «Pourquoi le même Makhzen est resté encore muet face aux accusations de même acabit de l'Union européenne qui, dans son rapport 2016 sur les marchés des drogues en son sein, relève que le Maroc était son «principal pourvoyeur en résine de cannabis et que les marchés des drogues illicites constituent l'une des «principales menaces» pour sa sécurité ?», poursuivra notre interlocuteur qui avouera que le recours des Marocains aux transports conventionnels pour acheminer les diverses drogues vers le Vieux-Continent «ne sont un secret pour personne». Pour rappel, le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, lors de l'université d'été du Forum des chefs d'entreprises (FCE), le week-end dernier, a affirmé, en réplique à une interpellation d'opérateurs économiques qui lui faisaient remarquer l'agressivité marocaine dans leur stratégie de conquête du marché africain, que les Marocains «ne nous impressionnent pas, ils font dans le blanchiment d'argent du haschich et la Royal Air Maroc transporte autre chose que des passagers». Par ailleurs, l'ambassadeur de la RASD avoue nourrir d'«énormes espoirs» quant à voir le nouvel émissaire spécial onusien dans la région, Horst Köhler, qui vient d'ailleurs d'y effectuer sa première sortie, changer la donne. Notamment, a affirmé Bachraya Hamoudi Bayoune, «infléchir» la position de Paris et de Madrid sur le dossier sahraoui. L'ancien Président allemand, qui s'est rendu notamment au camp des réfugiés sahraouis, à Tindouf, a eu à relever la diminution drastique des ressources financières de l'aide humanitaire. Ce qui affecte, comme l'a d'ailleurs relevé le coordinateur résident du système des Nations-Unies en Algérie dans son intervention à l'occasion de cette cérémonie, les conditions de vie des populations sahraouies au sein de ces camps de réfugiés telles que les femmes enceintes, les enfants et les personnes âgées. Eric Overvest réitérera l'appel de l'instance onusienne à la communauté internationale pour dédier davantage de ressources pour subvenir aux besoins vitaux des réfugiés sahraouis.
