Les différents corps de l'armée irakienne ont défilé dimanche à Baghdad pour fêter la victoire militaire contre le groupe terroriste Daesh, annoncée par le Premier ministre Haider al-Abadi. La parade militaire a eu lieu sur la place du Monument au soldat inconnu, dans la zone verte, secteur ultra-protégé de la capitale où se trouvent les principaux ministères et les ambassades, selon des participants. Des hélicoptères et des avions de combat ont survolé le ciel. Au début du défilé, le Premier ministre Abadi a salué dans la tribune, les familles des martyrs, ces membres des forces armées tombés au combat contre les terroristes. Des femmes vêtues d'abayas noires étaient présentes avec leurs enfants et certaines arboraient les photos de leurs proches décédés. Samedi, M. Abadi a annoncé la victoire sur Daesh qui avait menacé en 2014 l'existence même de l'Etat irakien en s'emparant du tiers de son territoire. Dans un discours solennel devant le ministère de la Défense à Bagdad, il a annoncé que la prochaine bataille serait la lutte contre la corruption, véritable cancer qui obère le développement du pays. Dimanche a été déclaré jour férié pour «célébrer la victoire», selon un communiqué officiel. Les festivités devaient se poursuivre à travers l'Irak, à l'exception du Kurdistan, car les autorités de la région autonome ont reproché à M. Abadi de ne pas avoir mentionné les «sacrifices» consentis par les peshmergas, les combattants kurdes, dans la bataille antiterroriste. «C'est une victoire et une fête pour tous les Irakiens, mais en dépit de cette victoire finale, nous devons rester sur le qui-vive», a dit le Premier ministre, également commandant en chef des forces armées. La défaite militaire de Daesh en Irak marque un tournant dans la lutte lancée il y a trois ans pour en finir avec cette organisation terroriste responsable de massacres, d'exactions et d'attentats. Mais selon les experts, si Daesh a perdu son «califat» proclamé en 2014 à cheval sur l'Irak et la Syrie, il possède des cellules qui peuvent agir et faire couler le sang. Pour l'expert des mouvements terroristes, Hicham al-Hachemi, «si Daesh ne contrôle plus à proprement parler un centimètre carré du territoire irakien, il possède encore des caches et des dépôts d'armes» dans le pays.