Après Sidi-Aïch, Tazmalt et certaines localités de la région du Sahel, ce fut hier au tour des lycéens et collégiens de la ville d'Akbou de sortir dans la rue pour protester contre le vote du Parlement contre la promotion de tamazight. Ils étaient près de 3 000 apprenants des différents collèges et lycées de la municipalité d'Akbou à battre le pavé pour éructer leur colère contre le vote des députés contre la généralisation et la promotion de tamazight. Dans une parfaite organisation, la procession humaine s'est ébranlée dans la matinée du quartier Guendouza vers le siège de la municipalité dans l'ancienne ville d'Akbou avec comme mot d'ordre, l'exigence de la promotion et la généralisation de tamazight. «Ma Ulac tamazight, Ulac Ulac !!», «Assa Azzekka Tamazight tella tella !», ont été autant de slogans repris en chœur par les apprenants protestataires qui ont également scandé d'autres mots d'ordre fustigeant le pouvoir en place et les députés «non représentatifs du peuple», a-t-on crié. Devant le siège de la municipalité d'Akbou, des représentants des lycéens et des collégiens ayant participé à la manifestation ont pris la parole pour réitérer leur exigence d'une prise en charge réelle de tamazight à travers sa généralisation dans l'ensemble du territoire national. Des élus et le nouveau maire d'Akbou ont aussi pris part à la marche de protestation. Le maire d'Akbou et des élus ont rejoint la manifestation du côté du cinéma de la ville pour marcher jusqu'au siège de l'APC drapés de l'étendard amazigh. Aussi, il faut également signaler qu'une autre manifestation de lycéens et collégiens avec les mêmes mots d'ordre a été observée dans la même matinée d'hier dans la ville d'El-Kseur. Par ailleurs, les étudiants de l'université Abderrahmane-Mira ont appelé à une marche pour aujourd'hui au niveau du chef-lieu de wilaya de Béjaïa. Les étudiants de Béjaïa entendent exprimer haut et fort leur mécontentement contre le rejet par le Parlement d'un article de la loi de finances de 2018 visant à mettre en œuvre les moyens financiers nécessaires à la promotion de la langue amazighe consacrée pourtant langue officielle par la Constitution algérienne.