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LETTRE DE PROVINCE
Brocante et identit� constantinoise Par Boubakeur Hamidechi [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 14 - 07 - 2007

Juste le temps d�une chronique estivale replongeons- nous dans cette province de la malvie o� demeurent encore quelques poches de r�sistances culturelles qui permettent au voyageur �gar� dans ses murs d�emporter avec lui des images moins sombres de ce qui se dit et s��crit � son sujet. Constantine cette cit�-repoussoir, plut�t polygone de la rel�gation que ville r�sidentielle, a encore quelques charmes qu�il ne faut pourtant pas d�daigner.
Ultimes restes d�une grandeur pass�e elle vient, par exemple, de renouer avec les concerts d��t� : Ce festival du malouf qui lui a manqu� durant de longues ann�es. Signe des temps, ce r�veil artistique contresigne d�une certaine fa�on un engouement chez les jeunes pour les ��vieilleries��, ces objets rustiques d�une autre �poque qui se vendent sous les ponts, juste en face du mausol�e du saint tut�laire de la ville. Sidi Rached dans son assoupissement �ternel peut �tre fier de ce retour au bon go�t. Chineurs du week-end, ils sont une dizaine � farfouiller dans ces monticules d�objets improbables � la recherche de la chose rare. Car ceux qui exposent ces fonds de cave n�ont pas encore acquis cet art de restaurer et mettre en valeur ces reliquats du pass�. Antiquaires ces gens-l� ? Le statut est pompeux et ne d�signe en fait plus personne. Brocanteurs alors ? Peut- �tre. Le qualificatif a une charge plus prosa�que pour d�signer ces inclassables n�gociants en bric � brac� Le cousinage de ces deux vocables �tant �vident partout donc tout simplement d�intercesseurs occasionnels. Ceux qui exposent les trouvailles sans qu�ils aient une id�e pr�cise de leur valeur. Alors d�un coup d��ventail traditionnel � celui-ci introuvable dans ces souks � chassons � notre tour le statut d�antiquaire pour ne les d�signer que sous le label du brocanteur de la mis�re. Car ceux qui exercent ce dr�le de commerce ne sont en r�alit� que des d�class�s sociaux en qu�te � la fois d�occasions et � � l�occasion du jobard qui surestimera ces r�bus des d�m�nagements. Le jobard en question c�est ce chineur ou cette chineuse qui passe son ennui et son aisance mat�rielle � traquer la pi�ce rare ou la cro�te de peinture dont la valeur artistique est tout � fait hypoth�tique. Eh oui ! elles existent � Constantine ces �pouses de nouveaux riches qui, pour �monter en standing� se font un devoir d�acqu�rir des poteries romaines � authentiquement fausses et de tableaux de rapins du week-end que l�on a longtemps rel�gu�s dans les greniers parce qu�ils �taient inexposables. Cependant, il y a ceux qui non seulement ont le go�t s�r, mais �galement la comp�tence pour jauger et qui ne s�int�ressent qu�au march� des pi�ces. Ces numismates qui fonctionnent en r�seau travaillent d�abord avec les rec�leurs des mus�s et des sites arch�ologiques comme Timgad, Djemila et Tiddis dont on retrouve de nombreuses pi�ces � Constantine, vendues sous le manteau. Mais il n�y a pas que la p�riode romaine qui attire les chineurs. La dinanderie constantinoise avec sa patine et sa charge �motionnelle poss�de elle aussi ses r�seaux. Ceux-la sont tiss�s autour du �mont de pi�t钒. La vente mensuelle aux ench�res publiques des objets gag�s et non retir�s dans les d�lais impartis avait par un pass� r�cent constitu� une manne pour les brocanteurs de m�tier. Mais ces ventes ont disparu depuis une dizaine d�ann�es car le �mont de pi�t钒 cet euph�misme d�signant le cr�dit municipal, en somme la banque du pauvre, cet usinier institutionnel ne fait plus dans le bronze ou l�argent ouvrag�s. Il ne pr�te d�sormais que contre l�or sonnant, c'est-�-dire les bijoux d�ment estampill�s. Comme le brocanteur, par la nature m�me de sa profession, est en relation permanente avec la d�tresse humaine, il a souvent l�occasion de faire des affaires juteuses. Achetant pour un prix infime des patrimoines mobiliers, il les revend avec des marges confortables. Les victimes consentantes ? De vieilles personnes d�munies qui se d�lestent des derniers objets qui leur appartiennent pour subvenir � leurs besoins. Un exemple v�cu par un ami : une vieille et excellente �kouitra� accompagn�e d�un certain nombre de �SFINA� (recueil de manuscrits s�culaires) de malouf et de zedjel furent acquis pour 1000 dinars aupr�s d�une vieille dame. Les m�lomanes jugeront de la duperie de cette tractation. L�activit� la plus intense de ce march� �pas comme les autres� se trouve essentiellement dans les vieux quartiers : Souika et Zela�ka. Mais il y a �galement le nouveau remblai. D�j� dans les ann�es 90, une brocante avait �lu domicile � Djenen Tchina (l�orangerie). Espace v�tuste fait de baraques au c�ur m�me d�un bidonville. Ainsi, ces ch�res et tr�s co�teuses �pouses des fonctionnaires de province venaient chiner dans la gadoue l�hiver. Ce march� aujourd�hui disparu, il ne reste que l�art�re situ�e en contrebas du pont de Sidi Rached pour faire ses emplettes. M�me s�il est vrai que le mauvais go�t c�toie le bon, cela n�enl�ve rien � cette tendance qui s�est empar�e notamment des jeunes lesquels, insensiblement, se d�tournent des gadgets. En somme, cela signifie que les Constantinois de ce XXIe si�cle n�h�sitent plus � se r�-enraciner dans les valeurs de leurs ville. Il est peut-�tre trop t�t pour l�attester sauf que les indices ne manquent pas pour dire que, culturellement, cette ville n�est pas encore un d�sert. Dans un environnement d�testable, elle donne � penser que quelque part, celle qui fut une Andalousie-sur- Rhumel a encore du ressort pour r�sister aux assauts du mauvais go�t. Et pour cause, elle doit une fine chandelle � ces chineurs qui ont rompu avec le toc du bazar en cherchant dans les objets d��poque, les v�ritables rep�res de leur cit�.

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