Djamel Ould Abb�s, qui, depuis le dernier remaniement minist�riel, officie uniquement en tant que ministre de la Solidarit� nationale, apr�s avoir eu � cumuler �galement le secteur de l�emploi, collectionne les contradicteurs. Apr�s le secr�taire g�n�ral du RND, Ahmed Ouyahia, qui, au d�but du mois, lui ass�na une s�v�re critique, c�est au tour du Fonds mon�taire international (FMI), au courant de cette semaine, de douter de la statistique officielle relative au taux de ch�mage en Alg�rie qu�il eut � fournir. Sofiane A�t-Iflis - Alger (Le Soir) - L�institution financi�re internationale, qui a appris � scruter minutieusement les politiques �conomique et sociale nationales depuis la mise en place du plan d�ajustement structurel, estime, en effet, dans une �tude publi�e cette semaine, que le taux de ch�mage en Alg�rie reste des plus �lev�s comparativement � la r�gion du Moyen-Orient et de l�Afrique du Nord. Pour le FMI, le taux r�el du ch�mage est sup�rieur au taux consign� par la statistique officielle que Djamel Ould Abb�s, alors ministre de l�Emploi et de la Solidarit� nationale, d�clinait comme preuve du dynamisme retrouv� du secteur de l�emploi. A ce moment d�j�, des �conomistes avertis avaient le doute quasi int�gral quant � la fiabilit� de cette statistique. Mais cela n�a pas fait de vagues, tant il �tait dans les us et m�urs du pays de rester sceptique devant l�affirmation officielle, notamment lorsque celle-ci se d�cline en chiffres. Or, ne voil�-t-il pas que, s�int�ressant � la question, le Fonds mon�taire international brocarde �galement Ould Abb�s et, du coup, conforte les doutes d�j� exprim�s par bien des analystes nationaux. Que l��tude soit publi�e alors que le secteur de l�emploi ne rel�ve plus de la comp�tence de Djamel Ould Abb�s, la contradiction qu�elle y souligne, cependant, ne peut pas ne pas le concerner, puisque sienne reste la statistique objet de l�int�r�t du FMI. L�institution rel�ve que le taux de ch�mage chez les jeunes est de l�ordre de 31 % et d�environ 70% pour les moins de 30 ans. �norme ! En 2005, globalement, le taux r�el du ch�mage en Alg�rie avoisinait, selon le FMI, les 21%. On est bien en de�� de la statistique officielle qui, elle, pour la m�me �poque, indiquait un taux de 15,3%. Cela �tant, si les chiffres de l�ancien ministre de l�Emploi et de la Solidarit� relatifs au ch�mage font l�objet de contradictions, ses actions, aujourd�hui, dans le cadre de la solidarit� nationale, ne suscitent pas les applaudissements. Le secr�taire g�n�ral du Rassemblement national d�mocratique (RND), qui fut chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, a eu � dire toute la r�probation qu�il �prouve � l�endroit de la politique de Ould Abb�s et de la conception qu�il s�est fait de la solidarit� nationale. En effet, pr�sidant, le 1er du mois en cours, la journ�e parlementaire de son parti, Ouyahia vilipenda le ministre de la Solidarit� nationale en des termes assez durs mais qui, n�anmoins, d�noncent justement une triste r�alit�. �Les Alg�riens ne sont pas faits pour qu�mander des couffins � longueur d�ann�e�, a-t-il ajust� comme estocade � l�adresse de Ould Abb�s. Ahmed Ouyahia a eu l�audace de le clamer mais il n�est certainement pas le seul � le penser. Car, organis�es sous de hautes sonorit�s m�diatiques, les actions de solidarit� men�es par le d�partement de Ould Abb�s frisent de par leur nature une charit� que l�Etat organise et r�partit. Bien entendu, le corollaire d�un tel comportement de l�Etat reste ind�niablement la d�robade du m�me Etat devant son devoir de protection sociale. Car, le citoyen a plut�t besoin d�une protection sociale et de l�am�lioration de son pouvoir d�achat et non d�une g�n�rosit� de l�Etat qui se manifeste en couffin du Ramadan durant le mois sacr� et d�un trousseau scolaire lors des rentr�es de classes. Des actions que le d�partement de Ould Abb�s m�nent invariablement chaque ann�e, comme si l�Alg�rien est condamn� � qu�mander cette g�n�rosit�. Et cette t�che � laquelle le d�partement de la solidarit� nationale s�adonne sollicite au besoin des coups de publicit� aux forts relents politiciens. D�ailleurs, cette tendance � r�genter la charit� avait donn� au ministre de la Solidarit� nationale l�id�e de river sous sa coupe le Croissant-Rouge alg�rien qui, normalement, reste une organisation non gouvernementale. D�aucuns auraient toujours en m�moire le bras de fer qui opposa le d�partement de Ould Abb�s au CRA. Et la centralisation des dons au niveau du d�partement s�est sold�e cette ann�e par une r�duction des restaurants du c�ur.