In�vitablement et � chaque rendez-vous �lectoral, le spectre de la fraude plane sur les urnes, et les �lections qui se d�roulent aujourd�hui ne font pas exception � cette r�gle. Avant m�me le d�but de la campagne �lectorale, les partis politiques ont d�nonc� les d�rives de l�administration. Nawal Im�s - Alger (Le Soir) - Certains n�ont pas h�sit� � parler de �fraude anticip�e�. Alors que le processus n��tait qu�� son d�but et que les partis tentaient de confectionner les listes des candidats, ils se sont heurt�s � certaines pratiques des agents de l�administration qui ont op�r� un �filtrage� des listes. Premier � monter au cr�neau, le Front des forces socialistes (FFS). Son premier secr�taire n�avait pas h�sit� � parler de tentatives de �cloisonnement� du parti. Il accusait l�administration de vouloir emp�cher le parti de prendre ancrage en dehors de la Kabylie, ce qui expliquerait, selon son analyse, le rejet de plusieurs listes pour des motifs jug�s �fallacieux�. Criant au scandale, le FFS avait demand� audience au chef du gouvernement. Au terme d�un t�te-�-t�te d�une heure, Belkhadem a pris acte des dol�ances de Karim Tabbou mais � la surprise g�n�rale, ce sont les services du minist�re de l�Int�rieur qui se sont charg�s de r�pondre au FFS. Via un communiqu� diffus� par l�APS, Zerhouni s�est fait un devoir de r�pondre point par point aux �all�gations� du FFS. Le m�me sc�nario s��tait par la suite produit avec le Rassemblement pour la culture et la d�mocratie (RCD). Le parti de Sa�d Sadi, s��tant vu refuser des listes dans de nombreuses wilayas, �tait mont� au cr�neau, accusant de partialit� l�administration et promettant d�ester en justice Zerhouni et certains walis. Aussi prompt � r�agir, le ministre de l�Int�rieur avait r�pondu dans un communiqu� diffus� par le m�me canal que celui adress� au FFS. Il y a accus� le RCD d�avoir inclu dans ces listes d�anciens militants du FIS. Il n�en fallait pas plus pour provoquer l�ire de son pr�sident. Ces �changes d��amabilit�s� n��taient qu�un pr�lude � ce qui allait se passer durant la campagne �lectorale. Des partis politiques ont parl� de campagne �lectorale �tr�s difficile�. C�est notamment le cas du RCD qui a d�nonc� l�utilisation des moyens de l�Etat au profit de �certains� partis. A celles du FFS et du RCD, se sont jointes les voix �contestataires� du MSP. Son statut de membre de l�Alliance pr�sidentielle ne l�a pas emp�ch� de tirer � boulets rouges sur l�administration. Par la voix de son vice-pr�sident, le MSP s�est dit craindre le pire. Il a parl� d��indices de fraude � grande �chelle�, d�non�ant d�un c�t� l�opacit� qui entoure le chiffre r�el de la masse �lectorale et d�un autre la suppression de la commission de surveillance des �lections. Une pol�mique sans fin a enfin fait suite � l�annonce de cette suppression, souhait�e par des partis qui, � l�instar du PT, estimait qu�elle ne servait qu�� attiser les app�tits de ceux qui y prennent part, une analyse partag�e par le MSP qui consid�re que cela ne pouvait justifier son annulation. Pour pallier cette absence, il avait propos� aux autres formations politiques de mettre sur pied une commission constitu�e des partis, ind�pendamment de l�administration. Une proposition qui n�a pas emball� la sc�ne politique. De son c�t�, le minist�re de l�Int�rieur a tenu � assurer que �les m�canismes pr�vus par la loi� suffisaient � garantir des �lections �libres� et �honn�tes�. Des propos loin de rassurer une classe politique de plus en plus sceptique�