Les avocats d'Ehud Olmert ont tent� de nouveau, hier, de casser le principal t�moin � charge dans une affaire de corruption impliquant le Premier ministre isra�lien, sans �tre parvenu la veille � l'�branler s�rieusement. Lors de la deuxi�me journ�e du contre-interrogatoire de l'homme d'affaires am�ricain Morris Talansky, les d�fenseurs de M. Olmert l'ont interrog� sur la mani�re dont il distribuait des fonds, laissant entendre qu'il s'�tait rendu coupable d'irr�gularit�s, selon une source judiciaire. Ils ont ouvertement reproch� au bureau du procureur d'avoir pouss� le t�moin � incriminer M. Olmert en exer�ant des pressions sur lui et lui promettant qu'il ne serait pas poursuivi. Dans une d�position en mai au tribunal de district de J�rusalem, M. Talansky avait affirm� avoir vers� � M. Olmert plus de 100 000 dollars en liquide, sous forme d'enveloppes, pendant une quinzaine d'ann�es. Un des avocats de M. Olmert, Eli Zohar, a tent� de faire appara�tre le t�moin, �g� de 75 ans, comme s�nile. �Nous, gens de vieil �ge, devons admettre qu'on ne se rappelle pas et je m'attends � ce que vous admettiez cela�, lui a-t-il lanc�. Il a aussi accus� par moments M. Talansky de mentir. Le t�moin, un Juif qui r�side � New York, a demand� au tribunal de mettre fin au contre-interrogatoire dimanche et non pas mardi comme pr�vu pour qu'il puisse �tre aux c�t�s de sa femme �malade�, mais sa requ�te a �t� rejet�e. Jeudi, les avocats de M. Olmert ne sont pas parvenus � le d�stabiliser et � le faire revenir sur les accusations qu'il avait lanc�es � l'encontre du chef du gouvernement. Ils ont tent� de mettre en doute sa cr�dibilit� en mettant l'accent sur des r�ponses contradictoires qu'il aurait donn�es lors de son interrogatoire par la police et sa d�position au tribunal. M. Talansky s'est d�fendu, affirmant �ne pas avoir invent� d'histoire�, tout en reconnaissant s'�tre tromp� sur des d�tails. �Je n'ai jamais donn� une fausse r�ponse�, a-t-il assur�. �Talansky ne s'est pas effondr� � la barre. Les espoirs nourris par les avocats de M. Olmert se sont r�v�l�s vains�, estimait hier le quotidien � grand tirage Yediot Aharonot, selon lequel le contreinterrogatoire pourrait m�me avoir un �effet boomerang�� et se retourner contre le Premier ministre. Pour le chroniqueur judiciaire de la radio publique, Mosh� Negbi, la �d�fense est pi�g�e. Plus elle jette le discr�dit sur M. Talansky et plus elle le pr�sente comme un personnage peu cr�dible voire malhonn�te, plus elle invite � se poser la question : �pourquoi Olmert a-t-il fait d'un tel individu son principal bailleur de fonds pour ses campagnes �lectorales � ? En mai, M. Talansky avait laiss� entendre qu'une partie des sommes remises � M. Olmert, avant qu'il ne devienne Premier ministre en 2006, avait probablement servi � financer ses go�ts de luxe, notamment pour les cigares fins et les h�tels dispendieux. Le Premier ministre a ni� toute malversation mais a reconnu avoir re�u des fonds destin�s � financer ses campagnes �lectorales, notamment � la mairie de J�rusalem en 1999 et 2003. M. Olmert est aussi �clabouss� par plusieurs affaires de corruption qui ont consid�rablement terni son image et amen� son parti, le Kadima (centre), � convoquer des primaires en septembre en vue de sa possible succession. Dans la derni�re affaire en date, qui a �clat� la semaine derni�re, il est soup�onn� d'escroquerie aux billets d'avion. Il aurait ainsi pr�sent� une dizaine de factures diff�rentes � diverses organisations de bienfaisance pour un seul et m�me voyage, alors qu'il �tait maire de J�rusalem (1996- 2003), puis ministre du Commerce et de l'Industrie (2003-2006).