Touches f�minines parci, touches f�minines par-l�, les journ�es de la femme � Skikda, qui se sont �tal�es du 7 au 10 mars, au niveau de diff�rentes infrastructures culturelles de la wilaya, ont c�l�br� quelques talents, venus de tout le territoire du pays, dans les domaines des beaux-arts, de la sculpture, de la d�coration sur sable, des g�teaux traditionnels� Dans un environnement d�hommes, elles, retrait�es, cadres, femmes actives ou ch�meuses � la recherche d'un emploi ou d�un pr�t dans le cadre des dispositifs d�aide, veulent broder � l�effigie de la gloire leurs noms. Elles ne d�sesp�rent pas de voir un jour la vision masochiste tomber de son pi�destal devant la douceur de leur innovation. D�ailleurs, les journ�es de la femme innovante, organis�es par la direction de la culture de la wilaya de Skikda, dans leur 1re �dition, ont �t� l�intitul� d�un regroupement d�une trentaine d�entre elles, nullement incommod�es par les �preuves du d�placement et du risque de d�plaire � un public pr�f�rant les chanteuses aux artistes. Comme leurs coll�gues, les hommes, les femmes artistes butent sur les entraves auxquelles elles s�accommodent �f�miniquement�. Il y a aussi le d�sir de contribuer aux recettes des march�s formel et informel qui les font courir. Warda Drissi, d�coratrice sur le sable, originaire de la commune de A�n Cherchar, � l�est de Skikda, a, enfin, pu avoir droit � un local dans le cadre des 100 locaux par commune. Apr�s une quinzaine d�ann�es d�exercice. Sa passion, elle l�exerce d�une mani�re journalistique. L�inspiration coupl�e � l�investigation a donn� lieu � quelques d�corations faites avec le sable, d�une beaut� plus p�renne que les ch�teaux de sable ! �Je me d�place souvent dans les plages ou les for�ts afin de collecter les mat�riaux et accessoires n�cessaires � mes objets, avec tout ce que cela engendre comme co�ts de transport et autres. Et il ne faut pas trop croire que je rentabilise mes d�placements en vendant mes cr�ations, car il y en a celles que je ne c�derai pas pour des millions. Elles ont �t� faites avec passion, �preuve et grand amour. On aimerait bien que les autorit�s comp�tentes nous accordent plus de consid�ration, car les 30 000 DA accord�s par l�Angem n�ont �t� destin�s, comme leur nom l�indique, que pour l�achat de la mati�re premi�re.� Une deuxi�me Warda , Ramdane cette fois-ci, fille du c�l�bre Ramdane Abdelaziz (peintre de style semi-figuratif et de l�abstrait, fondateur de l�Ecole des beaux-arts de Skikda, d�c�d� le 27 janvier 2007), tente de faire une continuation toute f�minine � l��uvre paternelle. Tel p�re, telle fille ? Ce n�est pas chose ais�e, le talent du p�re fait de l�ombre. Elle a introduit un style, le filopictural, qui a eu d�j� � impressionner les Fran�ais en 1983 qui contemplaient les tableaux de son� d�funt p�re. Ce dernier lui a d�j� appris, depuis son enfance, qu��un tableau n�est pas fait pour d�corer la maison, mais pour lancer un SOS�. Le�on bien apprise. �Actuellement, je suis en train de confectionner des tableaux, dont chacun contient une lettre, la somme de ces lettres r�v�lera un message que vous pourrez lire � ma mort.� Tableaux � suivre ! Toujours dans le monde des tableaux. Lannabi Bechiri Hafiza, constantinoise, retrait�e de l�enseignement et ancienne �l�ve des Beaux-Arts (promotion juin 1972), a opt� pour le style semi-abstrait, qui rejoint, un tant soit peu, la condition f�minine. Une femme tout en nuances ? Pas tout le temps quand elle peint le g�nocide de Ghaza et le recours au phosphore par l�ogre sioniste. Ce qu�elle aime, elle, ce sont les ruelles. Beaucoup de ses tableaux en �parlent�. �Les ruelles d�Alg�rie du d�but du si�cle, ce sont mes pr�f�r�es. En g�n�ral, les ruelles �troites, toutes petites, des deux c�t�s desquelles des maisons qui s�enlacent, ce sont des lieux qui parlent. � Explication po�tique qui rappelle qu�elle a fait de l�enseignement ! Dans le m�me style, mais avec un autre accessoire, le verre, Hamrane Nadia, alg�roise, pr�sidente de l�Association de prise en charge de l�enfant malade, � l�h�pital Nafissa-Hamoud (Ex-Parnet), m�me promo �galement que la pr�c�dente, mais � Alger, semble exceller dans l�art de peindre les villages, les douars� soit l�Alg�rie qu�on aime, mais qu�on boude pour le plaisir de l�urbanisation stressante. Variant les couleurs, en fonction du paysage � peindre, Hamrane Nadia aime, semble-til, d�voiler ce qui l�inspire, ce qu�elle ressent� Elle ne veut jamais c�der � la facilit�, d�o� son choix du verre. En t�moigne �galement son d�placement d�Alger � Skikda. Ces deux artistes ont, toutes les deux, formul� le v�u que soit mis en place un espace artistique permanent o� elles peuvent exposer � longueur d�ann�e. Najet Guedmani est un cadre � l�agence BADR de Skikda. Un d�tail inint�ressant. Ce qui est int�ressant, en revanche, c�est le fait qu�elle soit une artiste dans un style sans nom ! Et depuis une vingtaine d�ann�es. C�est le go�t qui en d�finit les grandes retouches. C�est tout. L�exercice est co�teux en plus. �Les mati�res premi�res sont indisponibles localement. Je profite souvent de mes voyages en Tunisie pour m�y approvisionner. On aimerait bien que les autorit�s locales les mettent � notre disposition, mani�re de nous encourager encore plus et, partant, encourager l�artisanat local. Malgr� cela, les prix de mes objets sont raisonnables.� Que fait-elle au juste ? Elle peint des motifs sur les verres, les assiettes, les tasses � caf�, les ustensiles de cuisine. Les couleurs sont chatoyantes. L�impression qui s�en d�gage, c�est qu�on dirait que les objets sont sortis d�une usine de d�coration. L�une de ces admiratrices ne fut autre que� Lannabi Bechiri Hafiza ! Ce fut aussi une cliente. L�autre entrave de notre artiste est le fait qu�elle ne peut postuler � des pr�ts bancaires. Pourtant, elle est employ�e � la banque. La r�glementation l�interdit. C�est un peu l�histoire du cordonnier mal chauss�. Le d�tail d��tre cadre � la banque n��tait pas si inint�ressant que l�on croyait. Pour terminer, le dessert. C�est Cheniki Houda qui nous le servira. Elle, une jeune dame qui a contract� un pr�t aupr�s de l�Ansej, pour lancer une bo�te de conception de g�teaux traditionnels de type alg�rois, constantinois et autres. D�nich�e dans une autre exposition, organis�e cette fois-ci par l�APC de Skikda, au niveau du centre culturel Ali- Tlilani, du 7 au 10 mars, et intitul�e �Journ�es de la femme productrice �, elle r�ve �d�exporter� ses g�teaux. Un don divin qu�elle veut partager avec toutes les nationalit�s. D�ailleurs, sanctionn� par un premier prix � l�issue de ces m�mes journ�es. Il y a aussi les autres. Femmes au foyer, dot�es d�un don de faire des g�teaux, des plats �pic�s (telle Fatima et sa mahdjouba), qui ignorent m�me l�existence de dispositifs d�aide. Pourtant, ces derniers ont, selon les dires de Karim Draoui, directeur de l�Angem, fait l�objet de m�diatisation � travers les massm�dias et les portes ouvertes organis�es au niveau de chaque wilaya. D�connexion f�minine quand tu nous tiens !