Bien que le calendrier berbère qui remonte selon son concepteur, Amar Neggadi, un militant chaoui, soit aujourd'hui contesté de par notamment le «choix» de la référence à un roi libyque berbère installé sur le trône de l'Egypte en 950 avant Jesus Christ, la célébration de Yennayer existe depuis des lustres sur l'ensemble du vaste territoire de l'Afrique du Nord. Le Nouvel An amazigh est accueilli en Algérie par des «rituels» qui diffèrent d'une région à une autre. Avec son officialisation récente par le chef de l'Etat, Yennayer sera fêté cette année, en grandes pompes, sur l'ensemble du territoire national. Institutions de la République et autres organismes s' y mettent pour «marquer» une nouvelle ère dans le processus d'appropriation des éléments de l'identité nationale mais subsistent encore et toujours certains gens mal intentionnés voire hostiles à tout ce qui met en valeur l'identité plurielle de l'Algérie. Il y' a ceux qui évoquent une «fête païenne», donc loin de constituer un élément d'une algérianité où doit dominer à leur yeux, la religion. Il y' a ceux dont l'étroitesse d'esprit est caractérisée qui assument leur racisme avéré et qui vous diront : «Ah, ce n'est pas à nous comme ne l'est pas également le Nouvel An des «gouar». Ça ne concerne que les Kabyles». À ces deux catégories, ont doit forcément imposer le respect des valeurs de la République et ses lois. Cet acquis qui a clos l'année 2017, s'il n'est pas négligeable dans la mesure où, il constitue une «avancée» qui pourra permettre à beaucoup d'Algériens de se tourner enfin vers «eux-mêmes», doit être aussi suivi d'autres «gestes». L'instruction donnée par le président de la République au gouvernement pour accélérer la préparation du projet de loi organique portant création d'une Académie algérienne de la langue amazighe, a aussitôt été suivie par un conseil interministériel consacré à la dynamisation de l'enseignement de Tamazight et à la préparation dudit projet de loi. Le Conseil interministériel «a débouché sur une série de mesures, notamment l'allocation de postes budgétaires supplémentaires, pour renforcer l'enseignement de Tamazight dans le secteur de l'Education nationale, et pour élargir la formation et la recherche en Tamazight au niveau des universités», selon un communiqué du Premier ministère qui précise aussi qu'un groupe de travail interministériel sera installé auprès des services du Premier ministre pour s'atteler à la préparation du projet de loi en question. Le texte devrait selon la même source, être fin prêt avant la fin du semestre en cours. Il semble donc que tout est mis en œuvre pour aboutir à une «promesse» constitutionnelle. L'académie de la langue amazighe, si elle est dotée de tous les moyens aussi bien humains que financiers, permettra à coup sûr, à cette langue ancestrale de retrouver toute la place qui lui sied. En attendant, assegas ameggaz à tous.