L'est de la capitale a été bloqué durant des heures, hier, à cause d'une marche des retraités invalides de l'Armée nationale populaire (ANP) empêchée par les forces anti-émeute de la gendarmerie nationale. Tôt hier matin, toutes les voies d'accès qui mènent vers la capitale ont été bloquées à la circulation suite à une marche entamée vers quatre heures du matin. «Nous avons pu freiner cette marche. Nous sommes ici depuis 4h du matin», nous a lancé un gendarme, occupant le milieu de l'autoroute, juste à la sortie du pont d'El Hamiz, et que nous avons interpellé lors de notre passage par cette localité. L'empêchement de cette marche, doit-on rappeler, s'inscrit dans le cadre de l'application de la loi interdisant les marches dans la capitale «pour des raisons sécuritaires». Coincé entre des milliers de voitures, notre déplacement depuis la sortie de la zone industrielle de Rouiba et l'entrée de Dar El Beida a duré plus de 3 heures. Des centaines d'éléments relevant de la gendarmerie nationale étaient sur place, formant une barrière humaine pour contrôler et vérifier les voitures qui passaient. Durant notre trajet, nous avons constaté sur place de forts dispositifs sécuritaires pour empêcher cette marche. Ces derniers ont été installés sur tous les accès. Déprimés suite à l'encombrement catastrophique, plusieurs automobilistes ont choisi de stationner carrément, et de ne plus rouler. «Cela fait déjà deux heures que je suis ici. C'est grave, tout le monde veut marcher et faire grève ici à Alger», nous a lancé un homme, la cinquantaine, qui a préféré garer sa voiture, comme dans la localité dite Ben Choubane, l'une des sorties de Rouïba, située à côté de l'autoroute. Cet automo- biliste rappelle que «ce n'est pas la première fois que les retraités de l'Armée Nationale Populaire marchent ici, entre Boumerdès et Alger». Stationné lui aussi dans cette même localité devant une petite cafétéria, un autre chauffeur de taxi, qui précise être venu de Béjaïa, nous dira : «On m'a dit que c'est une marche des retraités de l'armée. Je me suis vite arrêté ici». Même constat à Sétif et Boumerdès Une marche semblable a eu lieu également hier à Boumerdès et à Sétif, avons-nous appris. Ce mouvement a aussi été empêché par les forces de l'ordre. «Des centaines d'anciens invalides de l'ANP ont tenté tard la matinée d'hier de fermer l'autoroute entre El Eulma et le chef-lieu de la wilaya de Sétif, où les forces de gendarmerie anti-émeute sont intervenues pour la réouverture de la route», ont rapporté des citoyens hier sur les réseaux sociaux. Idem à Boumerdès où une présence importante des forces de l'ordre a été remarquée par les citoyens dans les points principaux de la wilaya ainsi que les stations de transport et gares ferroviaires. «Les forces de l'ordre sont déployées dans plusieurs stations-service. Les contrôles s'accentuent dans les barrages de police et de gendarmerie», pouvait-on lire, hier, dans une page Facebook appelée Boumerdès City. Selon la même source, «ce mouvement est dû à la marche des anciens invalides de l'armée populaire nationale qui se dirigent vers la capitale». dans l'après midi, la circulation a enregistré un retour à la normale après la dispersion de la marche.