La précarité ne concerne pas seulement le secteur de l'éducation, mais aussi celui de la formation et de l'enseignement professionnels qui patauge dans une situation chaotique. Au-delà des effets d'annonce, une autre réalité, plus amère est à déplorer. C'est le cas des stagiaires de l'Institut de formation d'Ikhelouiene dans la localité d'Aït Aïssa Mimoun qui se retrouvent dans une situation anarchique, pour ne pas dire kafkaïenne, qui les empêchent de suivre leur formation dans de bonnes conditions. Ils sont contraints d'effectuer leur stage au niveau du Centre de formation professionnelle et d'apprentissage (CFPA) de Tizi-Rached au lieu de le faire au niveau du centre implanté au niveau de leur localité. A souligner que le CFPA d'Aït Aïssa Mimoun est rattaché à celui de Tizi-Rached. «Les inscriptions se font au niveau d'Aït Aïssa Mimoun, mais l'apprentissage se fait au niveau du CFPA de Tizi-Rached ! Nous ne comprenons pas cette cacophonie», dira un stagiaire. Cette situation oblige les stagiaires à boycotter leur formation. C'est carrément la désillusion et nombreux, pour ne pas dire, la totalité des inscrits, qui se retrouvent avec ce sentiment d'avoir été «bernés». «Nous avons 23 villages avec 26 000 habitants et nous sommes contraints de nous rendre à Tizi-Rached pour effectuer nos stages alors qu'il existe un centre de formation au niveau de notre localité. C'est inconcevable ! On doit plutôt l'appeler un bureau d'inscription», ironise-t-il. On se demande pourquoi les autorités ont opté pour cette décision sachant que la direction de la formation et de l'enseignement professionnels de la wilaya a mis tous les moyens nécessaires au niveau du centre dont a bénéficié notre localité. «Nous appelons les autorités locales concernées à donner les instructions qui s'imposent pour que les stagiaires d'Aït Aïssa Mimoun effectuent leur stage au niveau de leur localité». Ainsi donc, les jeunes désirant suivre une formation au niveau de cette localité, n'en auront qu'à leur dépend. Se rendre du village Ikhelouiène ou des autres villages, notamment les plus reculés comme Imkechrene, Tahanouts, Ighil Bouchène, jusqu'à Tizi Rached relève du parcours du combattant. Il faut d'abord relier la ville de Tizi Ouzou pour faire encore la correspondance jusqu'à Tizi Rached. Ceci est synonyme de grandes dépenses rien que dans les transports. Ce qui n'est pas évident pour la plupart d'entre eux. C'est pourquoi, les jeunes réclament aujourd'hui l'affectation de formateurs au niveau du centre implanté dans leur commune pour pouvoir y avoir accès lus facilement. «Faut-il rappeler par ailleurs que l'opération d'inscription au niveau des centres de formation a pris fin avant-hier et que les examens de sélection et d'orientation ont débuté hier et se poursuivront jusqu'à demain pour l'accès à certaines filières». Cependant, les responsables du secteur de la formation professionnelle ont fait savoir qu' «il est envisageable de prolonger les inscriptions pour certaines filières où il y aura un manque d'inscrits. Les inscriptions seront aussi prolongées pour une durée d'un mois pour les formations en mode apprentissage».