Il faut souligner que c'est la première fois que l'état de cette route suscite la colère de la population. La gare de chemin de fer de Béni-Mançour a été fermée hier matin par un groupe de citoyens pour protester contre le non-respect des engagements des autorités dans la prise en charge des revendications de la population. Il y a deux semaines en effet, la population a fermé la mairie de Boudjellil (voir Le Temps d'Algérie du 13 février 2019) pour attirer l'attention des autorités sur l'état du CW42 A qui est totalement dégradé. Reçus le jour même par le chef de daïra de Tazmalt et le chargé des affaires communales de Boudjellil dont dépend administrativement leur localité, les protestataires ont été rassurés par le chef de daïra quant à la prise en charge de leur revendication qui consiste en la rénovation et la réfection de cet important axe routier. Ne voyant rien venir, la population est passée à l'action en procédant à la fermeture de la gare de chemin de fer, empêchant la circulation des trains entre Alger et Constantine et entre Béjaïa et Béni-Mançour. «Les autorités ont abusé de la confiance de la population. Nous avions cru, en effet, en leur engagement de répondre favorablement à nos doléances, mais finalement, c'était du vent», accusent les protestataires. Les manifestants se disent déterminée à maintenir la pression et affirment qu'ils projettent de passer à un autre niveau de protestation. «Si aucune mesure dans le sens de la prise en charge de notre principale revendication n'est prise par les autorités dans les jours à venir, nous allons passer à la fermeture de la pénétrante», menacent les protestataires. «Il est tout de même inadmissible que l'Etat n'ait pas les moyens de bitumer un tronçon de deux kilomètres qui relie trois importantes wilayas par la RN5 et la pénétrante autoroutière», constatent-ils. Il faut souligner que c'est la première fois que l'état de cette route suscite la colère de la population. Pour ce même motif, la gare de chemin de fer a été fermée à nombreuses reprises sans que la situation ne change. Les autorités de la wilaya de Béjaïa campent sur le même argument qu'elles assènent à la face de la population : le tronçon est situé en dehors de ses limites administratives. La wilaya de Bouira, de son côté, ne fait plus de la rénovation de ce tronçon une priorité.
