«Nous sommes venus ici aujourd'hui, pour dire au wali que nous vous avons déjà envoyé plusieurs correspondances, et vous n'avez pas daigné répondre. Les enseignants souffrent, et le premier responsable de la wilaya ne semble pas concerné». Le bras de fer opposant le Cnapeste et le directeur de l'éducation nationale à Bouira peine à connaître son épilogue. Des dizaines d'enseignants affilés ont organisé, hier matin, un rassemblement devant le siège de la wilaya pour dénoncer les «agissements irresponsables» des responsables de la direction de l'éducation nationale. Les protestataires dénoncent aussi le silence des autorités de la wilaya sur ce qui se passe dans le secteur de l'éducation, notamment les dépassements du premier responsable de l'éducation. «Nous sommes venus ici aujourd'hui pour dire au wali que nous vous avons déjà envoyé plusieurs correspondances et vous n'avez pas daigné répondre. Les enseignants souffrent et le premier responsable de la wilaya ne semble pas concerné», a déclaré Mohamed Taoudiat, coordinateur du Cnapeste à Bouira. Le syndicaliste a tenu à souligner que le Cnapeste est «la voix de l'enseignant», son «défenseur». «La dignité de l'enseignant est une ligne rouge», tranche M. Taoudiat. Le coordinateur de wilaya du Cnapeste affirme que le directeur de l'éducation nationale de Bouira, Bouziane Mourad, a piétiné toutes les lois de la république, à commencer par la Constitution jusqu'aux lois organiques qui régissent le secteur. L'intervenant revient sur les correspondances envoyées à la DE et qui sont restées lettre morte. «Nous avons demandé, le 7 mars dernier, de tenir une réunion de travail avec le bureau de wilaya ; nous n'avons reçu aucune réponse à ce jour. Le même jour, nous avons demandé des autorisations d'accéder aux établissements scolaires dans le cadre de la loi ; les demandes déposées auprès de la direction sont légales, mais ils nous ont répondu le 21 avril avec des conditions exagérées et illégales. Aucun texte de loi ne dit que le directeur peut présider la séance d'installation d'une section syndicale. Il n'y a pas de loi qui oblige le syndicat à introduire une demande 48 heures avant. Les lois syndicales sont claires», ajoute le coordinateur du Cnapeste. Concernant les quatre enseignantes de l'école primaire Chedani Ahmed de Ras Bouira, qui ont été présentées devant le conseil de discipline le 7 mars, à la veille de la Journée internationale des droits de la femme, le Cnapeste estime que «c'est une atteinte à la femme». «Toutes les fautes attribuées aux enseignantes ne s'appuient sur aucun rapport pouvant les justifier. Aussi, le président de la commission paritaire a tranché en faveur de la décision de l'administration qui est la mutation, tandis que les cinq autres membres de la commission ont demandé l'acquittement. La loi est pourtant claire. Le président n'a pas à trancher dans des cas disciplinaires. Dans un conseil de discipline, quand les voix sont à égalité, la sanction diminue. Autre piétinement de la loi, il n'y a pas de vote collectif. Dans un conseil de discipline, c'est au cas par cas et individuellement. C'est la loi», souligne M. Taoudiat qui a tenu à affirmer que l'une des quatre enseignantes n'a pas été entendue par la commission ministérielle. Il estime qu'il y a non-respect flagrant de la loi en vigueur. Les enseignants ont demandé le départ immédiat du directeur de l'éducation. Ainsi, les services de sécurité ont essayé d'empêcher le rassemblement du Cnapeste.