La disponibilité de l'eau potable à travers les communes de la wilaya devient problématique pour les pouvoirs publics. La situation qui prévaut est encore plus compliquée à l'approche de la saison estivale, période pendant laquelle s'accentuent les besoins de la population. Plusieurs communes n'arrivent pas, en effet, à satisfaire la demande toujours croissante des foyers. Ceci en dépit de l'existence d'un programme de réalisation de nouveaux réseaux ou de rénovation des réseaux existant déjà. Dans certaines communes, la distribution de l'eau se fait au compte-gouttes. «La distribution de l'eau potable pompée depuis les forages situées dans l'oued Sahel est distribuée, hiver comme été, un jour sur quatre. En été, il arrive que les pompes tombent en panne en raison de leur surexploitation. Et dans ces cas, la distribution s'en trouve sérieusement perturbée», nous confie un agent de l'APC de Boudjellil. A Ighil-Ali, autre commune du massif des Bibans également très touchée par la rareté de l'eau, l'APC projette de rénover une partie des conduites vétustes et sous-dimensionnées dans l'espoir de voir la distribution améliorée. «Les localités de Zina, Azrou et Taqorabet sont concernés par ce programme, car nous y avons enregistré des fuites considérables», indique-t-on. Ces communes souffrant de graves déséquilibres financiers ne comptent plus que sur les programmes des PCD pour améliorer les conditions de vie des populations. C'est au prix de moult contorsions et réunions des commissions communales que les APC arrivent à ventiler les 30 à 40 millions DA sur les différents chapitres, avec, cependant, une priorité au secteur de l'hydraulique. Le barrage de Tichy-Haf conçu initialement pour répondre aux besoins de 22 communes situées dans le couloir Akbou-Béjaïa est appelé à alimenter les cinq communes du sud de la wilaya, à savoir Tazmalt, Beni-Mellikeche, Boudjellil, Ighil-Ali et Ait-R'zine. Mais rien n'a été concrétisé sur le terrain. Le projet a été inscrit en 2013 au profit de ces cinq communes, et un bureau d'études a bien été sélectionné. Mais sur le terrain des réalisations, rien n'a été concrétisé. «Des techniciens sont effectivement passés à travers les villages en 2015, mais sans suite», regrettent des habitants de la commune de Béni-Mellikeche.