Les besoins du marché algérien du ciment sont de 20 millions de tonnes par an. En 2010, ce taux augmentera considérablement avec les différents chantiers lancés dans le cadre du programme de développement du président de la République, ainsi que ceux prévus pour le prochain quinquennat, telle la construction d'un million de logements et d'autres infrastructures d'envergure (hôpitaux, établissements scolaires, pôles universitaires, ouvrages d'art…) La capacité de l'Algérie en matière de production de ce matériau élémentaire de construction est estimée à 30 millions de tonnes par an, alors qu'actuellement, les cimenteries publiques n'en produisent que 13 millions, quantité insuffisante pour répondre aux besoins nationaux. Depuis 2008, ce secteur connaît une perturbation dans sa production et sa commercialisation. Conséquences : des retards importants accusés dans la livraison de certains projets, d'autres projets sont carrément à l'arrêt, sans oublier les nombreux ouvriers au chômage. Interrogés hier sur les véritables causes de cette crise persistante, les professionnels du secteur affirment que "la mauvaise gestion des cimenteries publiques et les agissements des spéculateurs sont les causes principales de la perturbation du marché du ciment". En effet, l'opération d'entretien des différentes cimenteries intervient au même moment, ce qui pénalise l'approvisionnement des chantiers. «Concernant cette année, la crise s'est accentuée du fait que l'opération d'entretien s'est effectuée durant tout un mois sans aucune prévision de stock», explique-t-on. Une solution s'impose, «les cimenteries publiques doivent augmenter leur capacité de production et l'Etat doit réguler le marché, sachant que notre pays est un immense chantier», indique M. Mezine, secrétaire général de l'Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA), qui ajoute «Si nous respectons les normes de production, nous pourrons satisfaire la demande qui est en nette progression et les projets seront livrés dans les délais». Toutefois, le secrétaire général de l'AGEA affirme qu'au sein de son organisation, le problème de l'approvisionnement est réglé, mais pour certains entrepreneurs, la crise persiste à cause des spéculateurs. Le président de l'Union des entrepreneurs algériens, M. Bengaoud, qui partage l'avis du SG de l'AGEA, explique que la crise du ciment est liée à l'augmentation de la demande. Il reconnaît que la dernière loi instaurée en août 2008 par le ministère du Commerce visant le contrôle de la commercialisation du ciment est appliquée, mais les que «fraudeurs» sévissent toujours.