La violence dans les milieux scolaire et universitaire est un fléau social de plus en plus fréquent dans notre société. Mlle Fellah Mediha pense que ce fléau, qui a pris une dimension alarmante en Algérie, nécessite des analyses approfondies.«Il est important, selon elle, d'analyser le rôle des structures du savoir dans la reproduction sociale, les marges d'actions stratégiques des différentes catégories d'acteurs, les transformations du métier d'enseignant, les dimensions subjectives de la sociabilité scolaire et de la sociabilité juvénile. Mais ce sujet ne représente pas l'unique entrée pour l'abord de ces questions comme le montre l'histoire de la sociologie de l'éducation. Selon la sociologue, il existe plusieurs types de violence dans les universités. Dont la violence entre étudiants, entre étudiants et professeurs et la violence dans le couple (une étudiante battue par son partenaire). Ce sont les types de violence les plus fréquents. La violence entre étudiants pourrait s'expliquer par cette peur d'être piétiné par les autres. Le seul moyen de se trouver une place dans cette «société en miniature» est d'être plus fort que les autres. Ce qui assure au jeune violent «le pouvoir» de s'imposer socialement. Il se sentirait ainsi à l'abri de tout éventuel souci d'intégration. Car, finalement c'est le seul moyen de s'intégrer. L'étudiant violent envers son professeur ne réclame pas cette intégration mais cette sécurité «morale» d'avoir ce dont il a besoin dans le cadre universitaire. C'est une manière à lui de s'exprimer. Vous entendrez dire un étudiant «criminel» : «Personne ne voulait m'écouter. Il fallait que je le fasse». Certains individus naissent avec ce sentiment d'insécurité morale, de ne pouvoir aboutir à ces demandes que par la violence. «C'est la raison pour laquelle il ne faut pas négliger le contexte socioculturel», explique-t-elle. «L'éducation, nous le savons tous, joue un rôle dans la propagation de ce fléau», selon cette sociologue. Le manque d'encadrement sociologique dans nos universités, tel que des mouvements syndicalistes dignes de ce nom, ainsi que des encadrements psycholgiques tels que les bureaux de conseils par exemple, où l'étudiant pourrait s'exprimer librement devant un spécialiste (psychlogue, entre autres). «Et nous ne le répéterons jamais assez, des études posant le pourquoi de cette violence, le qui et le comment seraient de grande aide pour ces étudiants», conclut-elle.