La ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire, Dalila Boudjemaâ, a indiqué qu'elle soumettra, mercredi, en Conseil du gouvernement, un décret faisant obligation aux producteurs et aux importateurs de sachets en plastique à payer des taxes. C'est la première déclaration faite par la ministre, hier, lors de sa visite dans la wilaya de Sidi Bel Abbès, où elle a souligné l'importance de préserver l'environnement du phénomène du sachet volatile qui se colle aux branches des arbres et défigure la nature. Elle a mis en ce sens l'accent sur les normes de sa production qui ne sont pas respectées. «Les entreprises productrices de ce sachet trichent sur le grammage du sachet qui varie actuellement entre 3 et 4 grammes, d'où son poids trop léger alors que les normes réelles de sa production sont de 12 à 14 grammes. De plus, la gratuité de ce sachet fait que le consommateur en acquiert un nombre indéterminé de sachets qui se retrouvent dans la nature. «7,5 milliards de sachets sont mis sur le marché annuellement d'où saturation», a-t-elle indiqué, avant de préciser que cette activité va être enlevée de la nomenclature des micro-entreprises créées dans le cadre de l'Ansej et substituée par l'activité de recyclage et de valorisation des déchets, a-t-elle précisé. Une façon de valoriser cette industrie, car, d'après la Fédération des plasturgistes, il existe 6000 unités de production de sachets en plastique en Algérie, ouvrant les portes à 9000 emplois directs et 22 000 emplois indirects. Des emplois qu'on ne peut stopper au risque de mettre un nombre important de travailleurs au chômage. «Bien au contraire, nous allons préserver cette industrie en respectant les normes en vigueur et produire le sachet de 20 micromètres.» La recherche dans le domaine de recyclage prise en charge par le ministère La stratégie du pays a pour but de récupérer le maximum de déchets et de les recycler, afin d'éviter de grandes pertes au pays. Des pertes qui peuvent s'élever jusqu'à 300 millions d'euros par an. «Il est temps, dira la ministre, de développer les techniques de recyclage et de tri des déchets.» En se rendant au rectorat de l'université Djilali Liabès, elle a confirmé l'appui et le soutien du Fonds de recyclage aux travaux de recherches scientifiques, à ce pôle universitaire qui dispose déjà d'un département d'environnement et de 4 laboratoires de recherches. Dans ce sillage, elle a appelé les chercheurs à inscrire leurs travaux de recherches pour être financés par son département. «Tout équipement de recherche sera alloué au département pour arriver à trier et recycler le maximum des déchets, notamment le papier et le carton.» Selon l'antenne locale de l'Agence nationale des déchets, 15 quintaux ont été collectés en 2014 des administrations et des écoles choisies pour cet objectif. Dans cette optique, Dalila Boudjemaâ n'a pas manqué de rappeler les richesses à tirer du tri et du recyclage des déchets, à long terme, pour l'économie d'une part et la préservation de l'environnement, au cœur de l'actualité dans les grands pays du monde, d'autre part, a-t-elle conclu. L'exploitation du gaz de schiste a été bien étudiée Interrogée sur l'exploitation du gaz de schiste dans la région sud du pays, secouée actuellement par des mouvements de protestation pour contrarier la décision du gouvernement de recourir à cette exploitation, la ministre a précisé que la décision du gouvernement a été prise sur la base d'études faites sur l'exploitation de cette énergie qui ne présente aucun danger pour la population ou l'environnement. «C'est une nouvelle ressource d'économie pour le pays, outre les hydrocarbures», a-t-elle conclu.