Lorsque la crise de logement atteint son apogée, les personnes désespérées s'accrochent à toute initiative qui se présente à eux. Acquérir un logement décent est la chose dont rêve tout Algérien. C'en est également une requête légitime de chaque citoyen. Mais le problème se pose quant à la manière dont certains acquièrent leur logement et les procédures administratives qu'ils adoptent. Cela relève-t-il de l'ignorance ou de la négligence ? Peut-être les deux à la fois, ces deux aspects étant interdépendants. C'est la méconnaissance des procédures administratives qui fait que les gens prennent les choses à la légère. Cent soixante-cinq millions de centimes, c'est la somme constituant l'objet du litige opposant une jeune femme en quête d'un logement et un propriétaire ou soi-disant propriétaire d'un appartement mis en vente. L'inculpé qui a comparu devant la cour d'appel près la cour d'Alger a été condamné à trois ans de prison ferme par le tribunal de la première instance. Pourtant, il a déclaré que la dame qu'il ne connaît même pas, lui avait prêté cette somme d'argent. En contrepartie, cette dernière qui était et qui est toujours dans le besoin, a occupé son appartement depuis trois ans sans payer les frais de loyer. L'avocat de la partie civile a insisté sur le fait que sa cliente avait respecté les procédures légales. «C'est par le biais d'une agence immobilière que ma cliente a connu l'inculpé. Ce dernier lui avait proposé l'achat de son logement. C'est pour cela qu'elle lui avait donné toutes ses économies», a-t-il affirmé lors de l'audience. Et de poursuivre : «Ils ont signé un contrat notarié portant sur la somme d'argent versée.» Mais l'avocate de l'inculpé a tiré à boulets rouges sur le notaire en relevant de nombreuses anomalies figurant sur l'acte signé entre les deux parties en conflit. «L'agence immobilière ne procède jamais à la vente avant la vérification de l'acte de propriété présenté. Or, mon client n'a même pas de quittance d'électricité ou de gaz prouvant que cet appartement lui appartient réellement» a-t-elle argué. Intransigeant, le président du jury s'est demandé comment une simple fonctionnaire peut-elle prêter une telle somme à une personne inconnue. D'autant plus qu'elle aussi avait besoin de cet argent. Le délibéré de l'affaire sera connu prochainement.