Près de 300 travailleurs de l'Entreprise nationale de fabrication des détergents (Enad) de Sour El Ghozlane, 35 km au sud de Bouira, ont protesté hier matin en fermant la RN8, pour réclamer le versement de leurs salaires. Les protestataires affirment qu'ils n'ont pas été payés depuis trois mois. «Nous n'avons pas perçu nos salaires depuis trois mois. Ce n'est pas une première. Il y a toujours du retard dans le versement de la paie», ont déclaré les employés grévistes. Il faut souligner que plusieurs mouvements de protestation qui ont eu lieu à l'Enad ces dernières années étaient dus au retard dans le versement des salaires. Les protestataires ont affirmé qu'ils ont passé la fête de l'Aïd et la rentrée scolaire sans aucun sou. «Il y a des employés qui n'ont pas pu acheter le mouton de l'Aïd parce qu'il n'ont pas été payés. Aussi, pour acheter des trousseaux scolaires pour nos enfants, il a fallu nous endetter pour le faire», ajoutent-ils. Les protestataires soulignent qu'aucun responsable de l'Enad n'était là pour les recevoir et discuter leurs doléances. «Le directeur général de l'Enad est absent depuis plus de trois mois», affirme-t-on. Ainsi, les travailleurs grévistes ont demandé aux responsables de la wilaya d'intervenir pour mettre un terme à l'anarchie qui règne au sein de ce complexe spécialisé dans la fabrication des détergents et produits d'entretien. D'aucuns estiment qu'il y aurait une volonté de fermer le complexe, d'autant plus qu'il est à l'arrêt depuis plus de deux mois. Les travailleurs s'inquiètent déjà pour leurs emplois. Pour le directeur général de l'Enad, l'entreprise est en difficultés financières. «L'entreprise est déficitaire. Il y a la banque qui nous doit de l'argent et des fournisseurs qui n'ont pas encore été payés. En plus de cela, nous avons un sérieux problème de commercialisation des produits. C'est ce qui nous a conduits à cette situation», a-t-il déclaré sur les ondes de la radio locale. Selon le même responsable, la direction du complexe est en train de mettre en place un plan de relance et que le groupe auquel appartient ce complexe les a accompagnés avec un budget pour faire assurer son fonctionnement. Pour les salaires des travailleurs, le DG de l'Enad a affirmé que la question est en train d'être étudiée au niveau de la direction.