La situation délabrée des cités AADL n'est pas près de s'améliorer. Et pour cause, des micro-entreprises créées dans le cadre de l'Ansej et chargées de la maintenance des ascenseurs, concernées par la convention avec l'AADL ont décidé de cesser leur travail. Pourquoi ?Des obstacles bureaucratiques et le non-paiement de leurs prestations. «Nous avons commencé le travail peu de temps après la signature du contrat avec l'AADL. On nous a confié la réparation des ascenseurs des immeubles d'Ouled fayet et des bananiers. Nos techniciens ont commencé le travail, mais à notre grande surprise, Gest-Immo (Ndlr : filiale de l'AADL chargée de la gestion des cités) refuse de nous payer. On n'a pas perçu nos honoraires depuis sept mois, alors que le contrat prévoit leur versement dès le premier mois», raconte le gérant d'une micro-entreprise, Yacine Kaidi. Outre les conditions de travail déplorées par cette entreprise, le gérant dénonce le refus de Gest-Immo de leur délivrer des ordres de service pour la réparation des ascenseurs nécessitant des pièce sde rechange. De ce fait, les ascenseurs tombent en panne de façon irrémédiable, malgré les nombreux travaux d'entretien et dépannage réalisés, et non comptabilisés dans la facturation. «Je ne comprends pas ce refus de délivrer des documents inhérents à la maintenance des ascenseurs. Nous avons donc accompli certaines prestations sans être payés et cela peut être très préjudiciable pour certaines entreprises», a-t-il dit. Face à cette situation, Yacine kaïdi a décidé de cesser l'activité de sa micro-entreprise depuis le mois de ramadhan dernier. «Nous avons interpellé le DG de l'AADL et même le ministre de l'habitat pour régler cette situation car notre entreprise n'est pas la seule à avoir décidé de résilier le contrat avec Gest-Immo», a-t-il précisé. Non-respect des normes sécuritaires Même son de cloche du côté de l'entreprise, chargée elle aussi de la maintenance des ascenseurs des immeubles de l'AADL de Sebala, à El Achour. Son responsable, Hichem Zemmouri, a précisé qu'on lui a confié 41 ascenseurs dans cette cité. La plupart d'entre eux étaient dans un état catastrophiques. «J'ai passé plus d'un mois à nettoyer les ascendeurs pour que mes techniciens puissent travailler», nous a-t-il confié, avant d'ajouter : «j'ai fait de mon mieux pour remplir ma mission. Depuis que nous avons commencé l'entretien des ascenseurs, le taux de pannes a considérablement baissé», a-t-il affirmé. Ce gérant était obligé de cesser son activité, car il ne percevait pas ses prestations. «J'ai voulu résilier à l'amiable avec l'entreprise Gest-Immo car elle ne m'a pas payé. Je ne peux pas travailler gratuitement. Comment pourrais-je payer mes techniciens ?» nous a-t-il lancé. Hichem Zemmouri dénonce en outre le non-respect des normes sécuritaires des ascenseurs. De nombreux ascenseurs présentent des défaillances et des pièces usées mettant en danger la sécurité des usagers. «Malgré de nombreux avertissements, la Gest-Immo n'a entrepris aucune démarche afin de solutionner ces problèmes». «On m'a demandé de travailler sans respect des normes sécuritaires. Ce qui est inadmissible pour moi», a-t-il encore dénoncé. Devant cette situation, les gérants de ces micro-entreprises étaient obligés de geler leur activité «pour ne pas être complices de ce laxisme flagrant qui met en péril la vie des habitants». Le ministère promet d'y remédier Interpellé à ce sujet, le chargé de communication du ministère de l'habitat, Ahmed Madani, assure que ces problèmes seront de l'histoire ancienne. «Avec le nouveau directeur de Gest Immo, la situation va s'améliorer», a-t-il dit sans donner de détails. En effet, le ministre de l'habitat, Abdelmajid Tebboune, a limogé, il y a presque une année, l'ancien directeur de Gest Immo pour sa «négligence flagrante» dans la gestion des cités AADL, qui sont dans une situation alarmante. «Le nouveau directeur a pris ses fonction récemment. Il nous envoie quotidiennement des rapports très satisfaisants de son travail», a-t-il attesté. Pour plus de détails, nous avons contacté le nouveau DG de l'entreprise Gest Immo, mais ce dernier a refusé tout commentaire à ce sujet. Il s'est contenté d'affirmer que les micro-entreprises travaillent sans problème sur le terrain. Mais les questions qui taraudent l'esprit : pourquoi ce nouveau Dg a-t-il nié les problèmes des micro-entreprises qui durent depuis une année ? Si comme il le prétend, tout est rentré dans l'ordre, comment expliquer le calvaire qui persiste toujours au niveau des cités AADL de la capitale (les pannes répétées des ascenseurs, le manque d'hygiène et de sécurité…)