La période post-indépendance et la gouvernance d'Ahmed Benbella ont été au centre des débats des chercheurs-universitaires, des historiens, des politiques et des personnalités qui ont vécu cette étape et partagé avec l'ex-président ses difficultés socioéconomiques et politiques. Dans son intervention témoignage, Messahel Abdelkader a fait une rétrospective historique sur cette période «caractérisée par une situation financière des plus désastreuses, un relent de guerre civile avec la rébellion de Mohand Ould Hadj et l'agression marocaine», dit-il, s'interrogeant sur le «comment gérer cette complexité d'obstacles devant l'absence de moyens humains, matériels et financiers». Devant cette situation inextricable, l'ex-président Benbella, expliqua-t-il a, dans un premier temps, «par sa sagesse et sa popularité, su mobiliser la population qui a répondu favorablement et largement à son appel de la caisse de solidarité nationale afin de créer des réserves en or pour la banque d'Algérie, puis réussi à juguler la rébellion et faire face à l'agression marocaine». L'une des plus grandes réalisations du président défunt, diront les chercheurs universitaires, est incontestablement l'élaboration de la «charte d'Alger» et son activité diplomatique intense qui a permis à la jeune Algérie indépendante de tisser des liens et bénéficier d'aides substantielles. Dans sa dimension nationale, le président Benbella a fait face à l'une des situations les plus dures et les plus complexes de l'histoire politique de l'Algérie qui s'est achevée, relèvent les intervenants, par un coup d'état et son emprisonnement. Son incarcération et son exil ont forgé Benbella et l'ont beaucoup marqué et influencé sa personnalité. «De l'homme politique, d'action et du combattant, il est devenu un penseur et un très grand sage», a affirmé le Professeur Benkada, chercheur et ancien compagnon du défunt. D'où sa longue contribution pour la paix dans le monde et son apport dans le règlement de nombreux conflits dans le monde, notamment en Afrique, à travers le comité des sages qu'il présida de 2007 à 2012. A l'issue des deux journées de travaux, ce colloque international s'est clôturé sur toute une série de recommandations parmi lesquelles l'institutionnalisation du prix Ahmed Benbella portant sur tout ce qui touche l'écriture et la recherche en histoire du pays, axer davantage la recherche universitaire vers l'histoire du pays, l'écriture académique de l'histoire de l'Algérie et le lancement d'une campagne de collecte de documents, photos et témoignages liés à la révolution algérienne et les mettre à la disposition des chercheurs.