L'organisation de défense des droits de l'Homme, Human rights watch, a critiqué la situation de la liberté d'expression en Algérie, évoquant l'emprisonnement de Slimane Bouhafs, le décès de Mohamed Tamalt et l'épisode de l'été 2016, à savoir le groupe El Khabar. «Les autorités algériennes ont recouru de plus en plus en 2016 aux poursuites pénales à l'encontre de blogeurs, de journalistes et de personnalités du monde des médias pour avoir exercé pacifiquement leur droit à la liberté d'expression», écrit l'organisation dans son rapport rendu public jeudi. Il souligne que les autorités ont utilisé des articles du Code pénal qui considèrent comme un crime le fait d'«outrager le Président», d'«insulter des responsables de l'état» ou de «dénigrer l'Islam». Dans son rapport, HRW cite aussi les poursuites contre les syndicalistes qui avaient organisé ou appelé à des manifestations pacifiques, sous des chefs d'accusation tels que la «participation à un attroupement non autorisé». L'ONG cite notamment le cas de Slimane Bouhafs, un chrétien converti, condamné, le 6 septembre dernier, par la cour d'appel de Sétif, à une peine de trois ans de prison «pour des affichages sur Facebook» où il porte atteinte à la religion musulmane. Elle a cité également le cas de Mohamed Tamalt, journaliste et blogeur, condamné à deux ans de prison l'été dernier et décédé le 11 décembre «dans un hôpital à Alger suite à une grève de la faim qu'il avait entamée pour protester contre son arrestation». L'affaire des deux responsables de KBC est aussi évoquée par l'ONG. «Les deux responsables exécutifs ont été accusés d'avoir fait de fausses déclarations aux termes de l'article 223 du Code pénal et de complicité d'abus de pouvoir en vertu des articles 33 et 42 d'une loi anticorruption de 2001», précise le rapport. «Ils ont passé trois semaines en détention préventive avant d'être condamnés, le 18 juillet, à six mois de prison avec sursis et à une amende de 50 000 dinars (425 euros). Au moment de la rédaction de ce rapport, l'émission n'avait pas repris et les équipements de production étaient toujours confisqués», poursuit la même source.