Le président de la Fédération algérienne de football (FAF), Kheïreddine Zetchi, a promis une révolution chez les Verts après les deux amers revers subis face aux jeunes Chipolopolo de la Zambie et l'élimination précoce du onze national de la course au Mondial russe. L'ancien capitaine de l'EN, Anthar Yahia, n'est pas cet avis. «L'EN n'a pas besoin d'une révolution. Dans les moments difficiles, il faut plus de solidarité. La CAN 2019, c'est demain. Il faut trouver des solutions rapides. La FAF doit avoir une stratégie, il faut arrêter de massacrer tout le monde. On doit être constructif et penser construire quelque chose pour gagner la CAN 2019. Quand ça ne va pas, on peut prendre 4 ou 5 cadres de l'équipe et régler la situation. Il faut se dire les choses en face pour se bouger et mettre les gens devant leurs responsabilités», a affirmé Anthar Yahia dans l'émission C'est vous l'expert de la Gazette du Fennec. «Je pense qu'on aura besoin de ces joueurs pour se relever. Les fin de cycles viennent naturellement. Quand on les provoque, on risque de tout casser. En 2009, on avait souffert de la mise à l'écart des Zaoui, Raho et autres. J'ai vu des joueurs pleurer. Moi, je l'ai très mal vécu. Il faut choisir le moment pour régénérer le groupe. Il faut surtout penser à avoir un groupe sain, avec un bon état d'esprit. C'est le meilleur onze qui doit jouer, pas les 11 meilleurs joueurs. Le meilleur onze en termes d'affinités et de complémentarité dans le jeu», a expliqué le héros d'Oum Dorman et artisan de la mémorable qualification des Fennecs au Mondial 2010 aux dépens des Pharaons d'Egypte, tout en contestant la stratégie adoptée par la FAF ces derniers temps. «Tout n'était pas rose aussi avec Halilhodzic» «On est en train de courir derrière les joueurs. Moi, je n'ai pas connu ce mode de fonctionnement. Pour être international A en Algérie, il faut d'abord faire ses preuves et s'imposer. Dès qu'un joueur fait un gros match en Ligue 1 française ou ailleurs, on le ramène en équipe nationale pour prendre la place de quelqu'un qui a fait 2 ou 3 ans en Afrique. En agissant de la sorte, on crée forcément une fracture et un déséquilibre dans le groupe. La génération parfaite n'existe pas, le coach parfait non plus. Même avec Vahid Halilhodzic, tout n'était pas rose et il y a eu des cas d'indiscipline énormes. Après la CAN 2013, une partie des joueurs ne voulaient pas de lui. On a progressé vers le bas ces dernières années. Avoir 4 ou 5 sélectionneurs en 17 mois, c'est très compliqué. Il faut du temps pour que le coach fasse passer son message et ses idées, pour que les joueurs y adhérent. Avec les dates FIFA, c'est difficile de trouver une cohésion, un amalgame entre les anciens et les nouveaux joueurs», a ajouté l'actuel manager général d'Orléans, qui espère revoir Baghdad Bounedjah et Zinedine Ferhat en sélection, surtout qu'ils ont du vécu sur le plan africain. «Bounedjah et Ferhat méritent d'être en sélection» «Bounedjah connaît bien l'Afrique et il a cette grinta qu'on aime, alors que Ferhat est l'un des meilleurs joueurs en Ligue 2 à son poste. Il est jeune, il a du vécu en Afrique. Pour faire une équipe compétitive, on pourra aussi besoin de joueurs de Ligue 2», a précisé Yahia, qui n'écarte pas son retour en sélection à l'avenir comme manager général, après avoir rejeté l'offre de Zetchi pour ce même poste qu'occupe actuellement Hakim Medane, membre du bureau fédéral. «J'ai un poste à Orléans et je ne me voyais pas quitter mon club, surtout qu'il y avait des gens en place dans la sélection nationale. Tout le monde connaît mon attachement pour l'Algérie. Tôt ou tard, je serai amené à rendre service à mon pays. Le métier d'entraîneur ne m'a jamais intéressé. C'est le management qui me passionne. Pour entraîner ou diriger l'EN, il faut avoir un bagage, être très costaud dans la tête, savoir faire face à la pression du peuple et de la presse. Il y a pas mal d'étapes à franchir avant d'arriver en sélection», a-t-il conclu.
