La hausse qu'enregistrent ces dernières semaines les prix des fruits et légumes serait, selon un responsable du département du commerce, due au fait que les agriculteurs dont la production a été cédée à bas prix pendant une certaine période auraient décidé de ne pas réinvestir dans les mêmes produits. Intervenant sur les ondes de la radio nationale, le directeur général de la régulation et des activités commerciales au ministère du Commerce, Abdelaziz Aït Abderrahmane, a fait savoir qu'il était nécessaire de créer de nouvelles unités de transformation des productions excédentaires, tels que la tomate par exemple, afin d'éviter une forte chute de leur prix sur les marchés de gros, entraînant le mécontentement des producteurs ainsi que leur peu d'intérêt à la produire de nouveau. Autrement, explique l'Invité de la Rédaction, la hausse des prix résulterait simplement de la fluctuation de l'offre, étant donné que c'est par suite de la baisse de production des produits saisonniers que les prix ont recommencé à repartir à la hausse. Le responsable au ministère du Commerce a par ailleurs précisé que parmi les légumes à avoir fait l'objet d'une «perturbation» figure en particulier la tomate dont le coût est, en peu de temps, passé de 50 à 180, voire 200 DA le kilo. A la question de savoir pourquoi il n'a pas encore été possible de «mettre de l'ordre» dans le marché des produits maraîchers, le DG de la régulation et des activités commerciales avance à nouveau l'argument de l'impact de l'offre et de la demande. Pour lui, c'est simple : lorsqu'il y avait eu une offre, comme durant le mois de Ramadhan, il n'y a pas eu de flambée des prix en raison, explique-t-il, de la période de plein champ des légumes. Après ces explications, Aït Abderrahmane a toutefois fini par admettre que lorsqu'il y a surproduction, il faudrait pouvoir disposer de mécanismes pour la récupérer, afin de la canaliser vers des unités de production, vers les chambres froides ou vers l'exportation, ce qui permettrait, déclare-t-il, de faire face à une éventuelle montée des prix. Amené à dire si la désorganisation du marché des légumes n'est pas la suite logique du faible nombre des circuits de distribution, l'invité fait état d'un vaste programme initié par les ministères de l'Intérieur et du Commerce à l'effet de créer des marchés de gros et des marchés couverts de proximité pour stabiliser la chaîne allant de la production à la consommation. Si les prix ont commencé à prendre leur envol à une période où la saison naturelle des récoltes n'est pas encore terminée, qu'en sera-t-il lorsque l'hiver arrivera et que toute la production dépendra de la culture qui sortira des serres ? Une situation que les consommateurs appréhendent beaucoup, d'autant plus que l'argument des surcoûts sera encore une fois brandi pour justifier une hausse insoutenable des prix de la tomate, de la courgette et des haricots.