La journée méditerranéenne de la côte ? C'est quoi diront certains, pour ne pas dire la majorité. Cette journée qui célèbre la convention de Barcelone, et comme chaque année, depuis son lancement en 2007, s'est déroulée avant-hier au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou. Et comme chaque année, cette journée a été célébrée dans une sorte d'indifférence, silencieusement, sans grand tapage. Elle a été marquée par une timide organisation d'une opération de nettoyage des plages et des routes de Tigzirt et Azeffoun, notamment la RN24. L'opération, pour rappel, a débuté, samedi, au niveau de la plage du Caroubier dans la commune d'Azeffoun et la grande plage de Tigzirt, ainsi que la RN24. Les participants à ce volontariat ont eu droit à une visite guidée à l'ancien village d'Azeffoun. Avant-hier, lundi, l'opération de nettoyage s'est poursuivie pour le troisième jour avec une visite guidée organisée au profit des participants au volontariat à la station d'épuration de Tigzirt avant d'assister à une démonstration de plongée sous-marine faite par les plongeurs de l'association Zira et ceux de la Protection civile. Cette opération de nettoyage ne suffit pas à rendre au littoral son lustre d'antan sa beauté étrillée par les poubelles et les décharges sauvages qui poussent partout. Elle devrait plutôt faire l'objet d'une plus grande importance avec en sus des campagnes d'information et de sensibilisation sur les dangers qui guettent la côte de la wilaya de Tizi Ouzou, livrée à la pollution et aux saletés qui le défigurent et lui prêtent un visage hideux. Une côte en perpétuel danger Et toujours comme à chaque année, la célébration de cette journée intervient dans un contexte où l'insalubrité bouffe les derniers espaces. La côte, aussi bien que le milieu marin, n'échappe pas à cette fatalité. La façade maritime de la wilaya de Tizi Ouzou, longue de 85 km, est sale, insalubre, pour ne pas dire lugubre. Pourtant gâtée par la nature qui offre des vues pittoresques, elle est salie par les hommes au point de devenir des endroits à fuir. Ce qui caractérise la côte, tout au long du principal axe routier qui la longe, ce sont ces décharges sauvages où sont jetées pêle-mêle toute sorte d'immondices, ce sont des centaines de milliers de sachets de toutes couleurs qui sont accrochés aux arbustes etc. Même la biomasse est menacée «La biomasse désigne l'ensemble des matières organiques pouvant se transformer en énergie. On entend par matière organique aussi bien les matières d'origine végétale (résidus alimentaires, bois, feuilles) que celles d'origine animale (cadavres d'animaux, êtres vivants du sol)». C'est tout cela que le gouffre de la pollution qui ronge la côte menace sérieusement. Un danger certain pèse sur les différentes espèces de poissons sur une zone de pêche de 8 000 km2. En plus des pollutions traditionnelles qui se résument aux apports industriels et aux rejets de toute nature, citons aussi un autre phénomène plus grave dont on ne parle que peu. Il s'agit de dégazages sauvages qui se font en mer par les bateaux de pêche et autres. Aujourd'hui, les résultats sont là. En plus des dégâts visibles occasionnés par l'insalubrité à la côte, le milieu marin est lui aussi grandement touché. La rareté du poisson n'est-elle pas aussi la conséquence de cette dégradation continue qui touche l'environnement et milieu marin ?