La campagne électorale qui a pris fin ce dimanche, s'est déroulée dans une ambiance plutôt morose à Chlef. Lors de cette campagne, dans les villes et autres villages de la wilaya, l'ambiance électorale était absente et le quotidien des citoyens est plutôt alimenté par les discussions sur la cherté de la vie et la hausse perpétuelle des prix des produits de large consommation. Le décor planté de ces élections se résume en panneaux anarchiques réservés à l'affichage électoral placés l'un sur l'autre, ici et là, d'autres affiches pour la plupart arrachées, des regroupements politiques qui n'attirent pas beaucoup de monde et des garages et autres commerces transformés en permanences électorales des candidats. Les chefs de parti venus à Chlef ont fait de la participation des citoyens à ce rendez-vous électoral leur principal cheval de bataille. Les tirs sont surtout croisés contre ceux qui «singularisent la région» et l'on comprendra aisément que le mot d'ordre est donné à Chlef pour que le travail soit axé surtout sur la participation des citoyens et la lutte sur l'abstention qui hante les esprits. Les autres participants à ces élections ont, faute d'engouement populaire, choisi des sorties de proximité en accentuant leurs discours sur la question de la moralisation de la vie publique. La situation économique de la région revient aussi comme un leitmotiv dans les discours des candidats dont certains regrettent le gel des projets structurants, en pointant du doigt les députés sortants, dont la plupart sont aussi candidats, les accusant d'être «complices et passifs». En dépit de quelques rencontres de proximité organisées par les candidats ainsi que leurs interventions diffusées sur les ondes de la radio locale, cinq meetings populaires seulement ont été animés par les présidents du Mouvement de la Société pour la Paix (MSP), du Front National Algérien (FNA), du Mouvement Populaire Algérien (MPA), du Front des Forces Socialistes (FFS) et du Parti des Travailleurs (PT). La campagne électorale a été aussi caractérisée à Chlef par un affichage anarchique sur les murs des édifices publics, les établissements éducatifs et autres. De nombreux citoyens approchés, notamment au chef-lieu de wilaya, semblent désintéressés de cette campagne qui n'a pas attiré leur intention depuis son lancement officiel le 29 du mois dernier. Pour Rahim B., un enseignant, le discours politique doit être adapté aux attentes du citoyen, ajoutant que le développement du cadre de vie général, dont l'accès à l'emploi, l'habitat, l'amélioration des prestations de santé et l'aménagement urbain restent toujours les principales préoccupations soulevées ces dernières années par la population de cette wilaya du centre du pays qui recèle d'importantes potentialités susceptibles pourtant de l'affirmer comme un pôle industriel d'excellence. Une occasion de changement et de sélection de nouveaux élus. De son côté, Hamid A., un jeune universitaire, estime que les prochaines élections locales (APC-APW) seront une occasion pour le changement et la sélection de nouveaux élus capables de tenir leurs responsabilités vis-à-vis du citoyen. La dépolitisation et le recours à l'argent sale se sont invités dans les débats et discours dont les candidats en lice pour ces élections se saisissent de cette occasion pour en faire une tribune qu'elles offrent pour faire entendre plus haut ce que pense le citoyen. Ce dernier sera-t-il au rendez-vous demain pour voter en masse, comme souhaité par la plupart des candidats ? A. Ali