Alors que le prix de vente au mètre carré du bâti atteint les 25 000 DA dans cette wilaya, le marché de l'immobilier connaît ces derniers temps une récession notable, à Annaba. De l'avis de certains professionnels de ce secteur d'activité, le recul enregistré concerne notamment la ville chef-lieu de wilaya où même les locations ont chuté de plus de 60% cet été par rapport à la même période en 2008. Annaba, qui est une destination très prisée en période estivale, en particulier, n'a pas connu, en effet, le grand rush des aoutistes, un flop que les agenciers expliquent par la coïncidence de la haute saison avec le début du mois de Ramadhan. Pas seulement, affirmeront d'autres pour lesquels les retombées de la crise économique mondiale seraient en partie la cause de la stagnation du marché. Tous les opérateurs sont unanimes toutefois à dire qu'il s'agit là d'un passage à vide conjoncturel et que les affaires devraient reprendre avant la fin de l'année. Et d'expliquer cette reprise anticipée par la forte demande de logements exprimée formellement au niveau de la commune et de l'office national. Une demande qui dépasserait les 25 000 unités pour une population globale de 540 000 âmes, assure-t-on. Pour ce directeur d'agence ayant pignon sur rue au centre-ville de Annaba, le commerce de l'immobilier a la particularité de ne pas être stable justement. Selon lui, la situation n'a rien d'inquiétant, bien au contraire. «Comment comprendre, sinon que pas plus tard que mardi, un simple F5 situé dans un immeuble collectif de deux étages à la cité Elysa a été vendu à un milliard de centimes. Je peux vous assurer que cette vente n'est pas un record en soi à Annaba, il y en a eu d'autres plus surprenantes, et il ne s'agissait pas de clients particulièrement riches, croyez-moi», révélera notre interlocuteur avant de préciser : «Cela ne signifie pas que les gens jettent leur argent par les fenêtres. L'immobilier ne perd jamais en valeur où qu'il soit situé. C'est un placement aussi sûr que le foncier agricole, et les familles qui investissent dans ce domaine savent parfaitement ce qu'ils font.» A titre d'exemple, le directeur d'agence évoquera la reprise à la cité Oued Dhab d'une maison de maître de 120 m2 sur un niveau effectuée par un citoyen de la région de Biskra pour la somme astronomique de 80 millions de dinars. «Vous serez d'autant plus étonné d'apprendre que le prix d'une villa avec jardin dont la superficie dépasse presque le double de la maison dont je vous parlais n'a pas dépassé les 4 milliards de centimes, et pourtant cette villa est construite dans le quartier résidentiel de Beau-Séjour», soulignera-t-il.