Abdelhamid Mehri, figure de proue du FLN, s'est senti blessé par le manque de considération de la direction de son parti qui ne l'a convié, au même titre que d'autres invités, qu'à assister à la cérémonie d'ouverture du congrès. Il aurait souhaité plus d'égard puisqu'il considère qu'il peut encore rendre de grands services à son parti qui n'aurait, selon lui, pas encore réglé nombre de problèmes dont il avait amorcé la solution quand il était à sa tête. Que tout le monde se rassure : monsieur Mehri ne demande pas de poste et ne se rebiffe pas. Et il «voue toujours un grand respect à ceux qui ont fomenté contre lui le coup d'Etat scientifique» avec qui il «entretient toujours d'excellents rapports». Sur le «coup d'Etat scientifique» comme sur «l'outrage» qui lui a été fait récemment, il rassure encore : «Il n'en parlera dans les détails» que plus tard. On s'en doutait un peu. Le docteur Berkani Bekkat, président du conseil de l'Ordre des médecins, avait décidément beaucoup de choses à reprocher à ses pairs. Des choses qu'il nous a bien évidemment cachées jusqu'au jour où la grève des médecins a commencé à faire polémique, plus exactement jusqu'au jour où la tutelle a décidé d'en finir avec des moyens dont le moins qu'on puisse dire est qu'ils ne «font pas l'unanimité». On a très rarement entendu le docteur Bekkat, mais il n'est pas difficile de deviner qu'il a dû dire un jour avoir des «révélations à faire en temps opportun». C'est chose faite. Sur les «honoraires avilissants» des médecins privés, sur les établissements hospitaliers et la qualité des soins qui «sont déjà dans une situation déplorable», sur sa proposition de médiation qui n'a manifestement intéressé ni les grévistes, ni le ministère de la Santé, sur le dialogue qui n'a pas abouti et sur l'impérative reprise du travail par ses confrères de la santé publique, il a préféré s'exprimer d'un jet… au bon moment. Les cadres en disgrâce, les ministres «en réserve de la république», les politiques dégommés par les états-majors de leurs partis, les entraîneurs de foot limogés en milieu de saison et les joueurs priés d'aller voir ailleurs ont tous des «dossiers fracassants» à rendre publics le jour où ça ne leur en coûtera rien, à moins que ce ne soit le jour où ça leur en rapportera le maximum. Et ni la justice, ni la hiérarchie, ni l'opinion publique ne leur rappellent qu'ils en ont trop dit ou pas assez, à défaut de leur demander des comptes. Il n'y a donc aucune raison que ça ne continue pas, puisque les états jurisprudentiels sont toujours vierges sur les «promesses non tenues». Depuis les 26 milliards de Abdelhamid Brahimi, une référence en la matière. Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir