Les relations entre le Canada et la Russie sont de plus en plus tendues. Ottawa grince des dents face à une Russie aspirant à devenir la puissance principale de l'Arctique et faisant de son développement une priorité stratégique, par l'utilisation abusive des voies aériennes et maritimes de transit transpolaires. A la mi-août, elle a envoyé dans le passage du nord-est un pétrolier précédé d'un brise-glace pour prouver qu'on pourra bientôt transporter des hydrocarbures vers le sud-est asiatique, sans passer par Suez. Les Russes multiplient aussi, depuis 2007, les vols arctiques, qui se rapprochent - sans le violer - de l'espace aérien canadien. Dernier en date, le 24 août : deux Tupolev approchent à 30 milles marins du village d'Inuvik avant de faire demi-tour, escortés par deux avions de chasse canadiens. Lors d'un incident similaire en juillet, au large de Terre-Neuve, Ottawa avait qualifié l'opération russe de démonstration de pouvoir.