Des centaines de médecins résidents se sont rassemblés jeudi au niveau du Centre hospitalo-universitaire Mustapha Pacha à Alger. Simultanément, des sit-in ont eu lieu dans plusieurs autres wilayas du pays (Annaba, Batna, Blida, Constantine, Oran, Sétif, Sidi Bel Abbès, Tizi Ouzou et Tlemcen), et ce, en réponse à l'appel du Collectif autonome des médecins résidents algériens. Contacté par nos soins hier, le Dr Benhbib, porte-parole du collectif, a estimé que le rendez-vous fixé jeudi a regroupé plus de 1500 personnes au CHU Mustapha Pacha. Déplorant la situation dans laquelle exercent les médecins résidents, il affirme que le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière ne les a toujours pas contactés pour entamer d'éventuelles négociations concernant justement la plateforme des revendications. Il a indiqué, à cet effet, que la corporation menace d'aller vers une grève générale, si ses revendications ne sont pas prises en charge. Il a tenu à souligner, par ailleurs, le caractère «autonome et apolitique» de ce mouvement, dont les revendications «ne sont que d'ordre socioprofessionnelle et pédagogique». Il s'agit de la révision de l'actuel statut, un relèvement des salaires et la validation des formations spécialisées nationales et internationales effectuées par les résidents au cours de leurs cursus, l'amélioration des conditions de travail et l'abrogation du service civil. Concernant le dernier point, le porte-parole de la corporation explique que «C'est un système discriminatoire, puisque nous sommes le seul corps à y être soumis. Ça devait être une solution d'urgence, donc temporaire. Or, elle dure depuis près d'une dizaine d'années». Cette formule a été à l'origine de la fuite des médecins spécialistes vers l'étranger. Selon lui «sur 1000 étudiants de ma promotion, 200 sont partis à l'étranger. Près de 10% des médecins spécialistes quittent ainsi le pays par an. Plus de 2000 cardiologues ont émigré». Il propose comme solution alternative d'opter pour l'ouverture de «véritables» postes budgétaires dans toutes les wilayas du pays accompagnés de mesures incitatives. Il est à rappeler que ce sit-in est la deuxième action organisée par le Collectif autonome des médecins résidents algériens, qui a été créé depuis près de trois semaines. M. Benhbib affirme que «la prochaine étape sera la grève. Elle sera limitée dans un premier temps, mais si la tutelle persiste à faire la sourde oreille, la grève sera illimitée». Un préavis de grève sera ainsi déposé éventuellement en début de semaine prochaine.