Les chômeurs de la commune d'Aït Yahia Moussa, localité située à 30 km au sud du chef-lieu de wilaya, ne décolèrent pas. Leurs actions se multiplient. Hier encore, des dizaines de jeunes sans emploi venus de différents villages de la localité ont tenu un sit-in devant le siège de l'APC. Cette énième sortie dans la rue est motivée par le «retard mis par l'administration, à commencer par le chef de daïra de Draa El Mizan», dans la prise en charge de leurs doléances transmises depuis plusieurs jours, mais aussi «les fausses promesses», des responsables locaux quant à une amélioration de leur situation sociale. Contacté par nos soins, Farid Kamour, vice-président de l'APC d'Aït Yahia Moussa, nous dira que «les protestataires ont été déjà reçus par le chef de daïra au courant de la semaine dernière, où plusieurs points ont été débattus, et une plate-forme de revendications lui a été remise». Cependant, il paraît que le PV de réunion transmis par la suite à l'APC a omis le point relatif à l'emploi, ce qui a poussé les chômeurs à revenir à la charge. Ces derniers menacent désormais d'ériger des baraques illicites de commerce, à l'instar de ce qui se passe dans d'autres communes de la wilaya. Il y en a même quelques- uns qui ont entamé l'action. La commune d'Aït Yahia Moussa est considérée parmi les plus pauvres de la wilaya, avec un taux de chômage très élevé, constitué de près de 2500 chômeurs, un manque flagrant d'entreprises pouvant recruter. Une commune, faut-il le souligner, marginalisée par les responsables de la wilaya depuis les années 90. Un élu de l'APW n'y va pas par quatre chemins pour nous dire que «le malheur de cette commune se situe au niveau de la wilaya où il n'y a pas de cadres qui pourront défendre ses intérêts à l'instar des autres localités». «C'est une réalité qu'il ne faut pas cacher», ajoute-t-il. En outre, le vice-président de l'APC nous a déclaré qu'«une dizaine de jeunes protestataires représentant les chômeurs a été reçue par le P/APC afin de trouver un terrain d'entente». «C'est ainsi que le P/APC, Rabah Menguellet, s'est engagé à rediscuter personnellement avec le chef de daïra dans le but d'accélérer le règlement de ces problèmes», ajoute le même interlocuteur. L'octroi d'une allocation de 15 000 DA, la transparence dans le recrutement à travers différents dispositifs, l'accélération de l'achèvement des locaux commerciaux dans le cadre de la décision des «100 locaux par commune», la facilitation de l'octroi des décisions pour les bénéficiaires de projet de construction d'un logement rural, mais aussi le transfert et le suivi des dossiers des sans-emplois à qui de droit, sont, entre autres, les revendications des chômeurs. Ce dernier point, faut-il le signaler, ne figurait pas dans le PV de réunion que le chef de daïra a transmis à L'APC. Rappelons qu'une action similaire a eu lieu début mars. Enfin, il faut dire que les chômeurs sont en train de durcir le ton, et ne sont pas prêts à renoncer, jusqu'à l'aboutissement de leur mouvement et la satisfaction de leurs revendications légitimes.