«Le terrorisme frappe quand il peut». C'est une vérité connue, depuis les années 1990, par ceux qui ont participé à la lutte antiterroriste et/ou qui continuent à le faire, même si, parfois, les «émirs» se trouvent dans l'obligation de «suspendre» leurs attentats le temps de réorganiser leurs phalanges après les coups sévères portées par l'Armée nationale populaire (ANP) et les forces de sécurité. Outre la mise hors d'état de nuire de nombreux terroristes, l'anéantissement de nombreuses phalanges et le démantèlement de réseaux de soutien, l'ANP et les forces de sécurité ont réussi à saisir d'importantes quantités de matériel que le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC, ou AQMI) allait utiliser dans la fabrication d'engins explosifs. C'est ainsi que des sources concordantes évaluent à 50 000 le nombre de composants électroniques saisis par l'ANP et les forces de sécurité depuis l'année 2007 dans le cadre de la lutte antiterroriste. Composants électroniques que les «artificiers» du GSPC allaient utiliser dans la fabrication de bombes artisanales. Le département du renseignement et de la sécurité (DRS) avait, en 2008, réussi en quelques opérations antiterroristes seulement à saisir 4500 composants électroniques destinés par le GSPC à la fabrication de bombes artisanales. Les opérations du genre, réussies par les mêmes services, n'étaient ni les premières ni les dernières. Les lignes Challes et Morice Les «artificiers» du GSPC, devant les échecs subis grâce à l'efficacité de la lutte antiterroriste, ont tenté de trouver des parades leur permettant de continuer à faire le maximum de victimes à coups de véhicules piégés et autres attentats à l'explosif, et pourraient être retournés aux mines antipersonnel du colonialisme enfouies par millions le long des frontières est et ouest, les lignes Challes et Morice. Chacune des mines antipersonnel contenant 2,5 kilogrammes de TNT. C'est, en fait, un vaste trafic qui entoure les mines antipersonnel de cette ligne, dont l'extraction est favorisée par des chutes de pluies qui les font parfois ressortir à la surface. Si une grande quantité est destinée à la pêche à l'explosif, des spécialistes de la lutte antiterroriste n'écartent pas qu'une autre partie de ces engins est exploitée par le GSPC, pour les quantités de TNT. Des centaines de mines antipersonnel de cette ligne, extraites de la sorte, ont été récupérées par le groupement de la wilaya de Tlemcen de la Gendarmerie nationale en quelques années. Les éléments du GSPC qui tentent de s'adapter à la lutte antiterroriste ont, par ailleurs, trouvé en la contrebande au Sahel une source d'approvisionnement en armes et munitions, avant que le conflit armé en Libye n'offre de nouvelles perspectives à l'organisation terroriste de se doter en matières explosives, expliquant, probablement, la série de tentatives d'attentats kamikazes enregistrée depuis quelques mois en Algérie et alourdissant malheureusement à chaque fois le bilan des victimes, même si la vigilance et le travail efficace mené par l'ANP et les forces de sécurité ont permis d'éviter le pire. Il est cependant à signaler que la multiplication de tentatives d'attentats à l'explosif ne signifiera pas nécessairement l'existence d'une armada d'«artificiers au sein du GSPC, puisque le manuel de la fabrication d'engins explosifs est largement diffusé sur certains sites internet.