Les intempéries ont eu un impact considérable sur la distribution de lait qui était introuvable dans plusieurs localités où les populations ont été privées de ce produit de première nécessité, en raison de l'inaccessibilité à de nombreuses régions du pays. Les chutes de neige et les fortes pluies ont coupé les routes et autres axes routiers rendant impossible la distribution de lait. Les moyens de transport ont été immobilisés. Les routes coupées par la neige, les inondations et les branches d'arbres cassées ont empêché ces camions d'atteindre plusieurs régions ces dernières 48 heures. «L'usine a fonctionné le plus normalement du monde. Nous avons assuré la production quotidienne de lait selon le quota de poudre qui nous a été octroyé mais la distribution a été très limitée», nous dira Mourad Besekrini, producteur privé à Aïn Defla. Il affirme que le centre-ville a été approvisionné mais les camions ont effectué plusieurs déplacements vers les villes de Chlef, Médéa, Tissemsilt et Relizane, sans pouvoir atteindre les points de vente, vu que les routes étaient coupées par la neige. «Beaucoup de camions sont revenus en fin de journées avec les sachets de lait à bord», a-t-il affirmé. A Chlef, «ce n'est qu'en fin de journée d'avant-hier que les magasins ont été approvisionnés en lait pasteurisé. A Médéa, les accès étaient bloqués à 15 km du centre-ville, tout comme Tissemsilt où toutes les tentatives faites pour distribuer le lait ont été vaines. La ville de Relizane n'a été alimentée qu'hier après trois jours d'inaccessibilité. Même tension enregistrée dans le centre et l'ouest du pays. La crainte de l'installation des pénuries a contraint les populations du centre à se lever très tôt pour acheter du lait». Il y a eu des files d'attente depuis les premières heures de la matinée pour prendre le lait. Les gens ont eu peur d'une éventuelle perturbation qui les privera de lait. Même le froid ne les a pas dissuadés», nous a raconté un vendeur à Alger. Les pannes de camions de distribution ont été l'autre facteur ayant compliqué encore plus la distribution. La défaillance du réseau de distribution en ces moments d'intempéries a été aggravée par le week-end et le jour férié à l'occasion de la célébration du Mawlid Ennabaoui. Une autre raison qui expliquerait la non-disponibilité de lait. «Beaucoup de gens n'ont pas travaillé pendant trois jours. La production a baissé et beaucoup de services ont été à l'arrêt total. C'est antiéconomique», estime un producteur. Cependant, cette situation de déstabilisation profite aux spéculateurs. Les moments de rareté de ce produit ont été saisis pour faire augmenter les prix. Le sachet de lait a été cédé à 50 dinars alors que son prix soutenu est fixé à 25 dinars seulement.
