La réunion tenue hier entre le Syndicat national du personnel de la circulation aérienne (SNPCA) et la direction générale de l'Etablissement national de navigation aérienne (ENNA) a été consacrée à l'examen des «conditions préliminaires exigées par le syndicat en vue de discuter de la suite à donner au mouvement de débrayage en cours de cette corporation». Le syndicat a posé comme condition l'intégration sans condition de M. Farid Bentouati, syndicaliste à Oran. Victime d'un licenciement abusif, ce dernier détient plusieurs décisions de justice le réhabilitant dans ses droits alors que la direction générale ne veut pas le réintégrer. «Le directeur général a promis d'examiner son cas et a saisi le service juridique pour donner suite à cette affaire», ont indiqué des sources syndicales. L'autre condition imposée par le syndicat concerne l'annulation des décisions de nomination de deux agents aux poste de chef pour contrecarrer le mouvement de protestation. «Ce qui a été déjà fait puisque ces décisions ne sont plus de mise». Les membres du syndicat ont affiché une «relative satisfaction» quant au déroulement de cette réunion et restent néanmoins attachés au principe «des actions concrètes» et d'«une réelle volonté» de répondre favorablement à leurs revendications légitimes. «On ne peut plus se contenter de paroles et de promesses sans lendemain. On attend que nos doléances soient prises en charge pour pouvoir avancer réellement», soutient-il. La prochaine réunion entre les deux parties aura lieu mercredi prochain et sera déterminante quant à la suite du mouvement. En attendant, les aiguilleurs du ciel poursuivent leur action de protestation consistant à réguler le trafic aérien notamment au niveau de l'aéroport international d'Alger. L'action commence à se propager dans les autres aérodromes puisque les contrôleurs aériens ont observé hier un sit-in au niveau de l'aéroport d'Oran. Brandissant des banderoles durant toute la matinée, les contrôleurs aériens ont tenu à exprimer leurs revendications et surtout leur adhésion totale au mouvement de protestation initié par le syndicat à Alger. «Nous avons constaté une forte mobilisation de tous les contrôleurs au niveau des 36 aéroports et au centre de contrôle d'Alger», dira le syndicat, qui se réjouit de cette réaction «honorable» qui exprime «la crédibilité, le sérieux et la légitimité des revendications» exprimées par ce personnel. Outre les revendications sociales, le réel défi que doivent relever les membres du syndicat concerne le débat sur les conditions de travail des contrôleurs aériens. Ces dernieres sont jugées «déplorables» vu que cela engage la sécurité aérienne.
