C'est aujourd'hui que les Algériens sont appelés à élire une nouvelle Assemblée populaire nationale (APN), la septième depuis l'Indépendance. Les législatives de 2012 sont marquées par la participation de 44 formations politiques dont près d'une trentaine agréées la veille de l'annonce de la date du scrutin. Beaucoup a été dit sur les résultats de ces législatives. L'administration, les politiciens et les partis participant à ces joutes ont émis les premiers pronostics à la lumière des données nationales et surtout de la conjoncture régionale. Face aux enjeux importants et décisifs de cette élection, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia, avait exclu une quelconque domination d'un parti dans la future assemblée. «La majorité des sièges (462) à pourvoir dans la prochaine APN est difficile à obtenir pour les partis ou candidats indépendants», avait indiqué, il y a quelques jours, le ministre de l'Intérieur. Durant les 21 jours de la campagne électorale, les anciens comme les nouveaux partis politiques ont avancé des pronostics sur les sièges qu'ils occuperont à l'APN. «Nous allons rester la première force politique», avait déclaré Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN, avant même le début de la campagne électorale, tandis que l'Alliance verte composée du mouvement de la la société pour la paix, Ennahda et El Islah s'est montrée «très optimiste» sur le nombre de sièges qu'elle gagnera. Se référant aux événements survenus sur la scène arabe avec la montée du courant islamiste, cette Alliance verte table sur une majorité, avec un minimum de 120 sièges. Les trois partis ont été jusqu'à expliquer leurs priorités dans la gestion du pays puisqu'ils semblent déjà garantir une place dans le gouvernement avec cette majorité parlementaire. Le même optimisme et la même assurance ont été constatés chez d'autre partis de la mouvance islamiste. Abdelmadjid Menasra, du Front du changement, et Abdellah Djabellah, du Parti pour la justice et le développement (PJD), disent tabler sur une «place prestigieuse» au sein de la prochaine APN. Pour leur part, les leaders de nouveaux partis comme Sofiane Djilali de Djil El Djadid et Mohamed Saïd du Parti de liberté et de la justice (PLJ) se montrent plus «objectifs». «C'est la participation qui nous intéresse», avait déclaré récemment Mohand Saïd. «Nous voulons faire connaître notre parti à l'opinion publique et nous préparer pour les prochaines échéances électorales», a dit de son côté Sofiane Djilali. Les législatives de 2012 s'illustrent par une participation record des listes indépendantes. Il s'agit de 186 listes qui ont été enregistrées au niveau national, ce qui illustre la volonté de plusieurs acteurs de la société civile de s'impliquer en force dans la vie politique. Par contre, ce n'est pas le cas dans la capitale où les indépendants n'étaient pas nombreux à arracher un quitus de participation. Ainsi, plusieurs initiateurs n'ont pas réussi à répondre aux conditions de l'administration. Les politiciens et observateurs s'attendent à une «assemblée mosaïque» constituée de plusieurs formations politiques. C'est l'avis notamment de Mohand Barkouk qui estime que cela permettra d'instaurer un débat sur la vie politique après une ère marquée par la domination de l'alliance présidentielle.