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«Voilà comment le parti Ennahda a instauré la violence en Tunisie» Leena Ben Mhenni, militante des droits de l'homme, enseignante universitaire et bloggueuse tunisienne, au Temps d'Algérie :
De violents heurts ont opposé hier des militants aux forces de police tunisiennes, après l'enterrement de Mohamed Brahmi, opposant assassiné jeudi en Tunisie. Une foule nombreuse qui assistait à l'enterrement s'était, après les funérailles, dirigée vers le siège de l'Assemblée constituante où des affrontements l'ont opposé aux forces de police quadrillant les lieux. Présente parmi les manifestants, Leena Ben Mhenni, militante des droits de l'homme, enseignante universitaire et blogueuse, a rapporté les faits au Temps d'Algérie, décrivant les affrontements et autres scènes qui ont fait de nombreux blessés parmi les opposants au pouvoir du parti islamiste d'Ennahda. «Là, en vous parlant, je suis poursuivie par des gens se réclamant protecteurs de la révolution. Ce sont des gens travaillant pour le compte du parti islamiste Ennahda et qui sont là pour casser toute manifestation d'opposition à ce parti politique», nous dira par téléphone Leena Ben Mhenni. «Nous sommes devant le siège de l'Assemblée constituante. Des policiers chargent les manifestants à coups de gaz lacrymogènes, de bâtons et de chocs électriques. Je vois des ambulances évacuer des personnes blessées. Vous savez, la Tunisie n'était pas habituée à la violence avant l'arrivée au pouvoir du parti islamiste Ennahda. C'est justement pour demander le départ du gouvernement et d'Ennahda et également la dissolution de l'Assemblée constituante que nous sommes là», a-t-elle ajouté. Notre interlocutrice, essoufflée, affirme que «les policiers frappent toute personne qu'ils rencontrent ici. Un élu du Front populaire vient d'être blessé. Il a été frappé par des policiers. On dit qu'il y a des blessés graves et que certains ont eu le crane fracassé», selon Leena Ben Mhenni. «Les protecteurs de la révolution, travaillant pour Ennahda, arrivent. Ils tentent de semer la pagaille pour imposer l'échec à cette manifestation. Eux, ils ne sont pas inquiétés par les policiers qui ne s'en prennent qu'aux opposants au parti Ennahda». Invitée à nous faire connaître la réaction des Tunisiennes et des Tunisiens à l'annonce faite, avant-hier, par le ministre tunisien de l'Intérieur sur l'identification de l'auteur présumé de l'assassinat de l'opposant Mohamed Brahmi, Leena Ben Mhenni nous répond que «le ministre tunisien de l'Intérieur est d'abord un menteur . Il a promis la sécurité aux manifestants alors que les forces de police sont en train de réprimer des manifestants pacifiques devant le siège de l'Assemblée constituante. Ensuite, je dois dire que ses propos d'hier (avant-hier, NDLR) sur l'identification de l'auteur présumé de Mohamed Brahmi sont scandaleux. Il a révélé les noms de deux personnes les présentant comme étant soupçonnées dans l'assassinat de cet opposant, alors que l'une de ces deux personnes se trouve incarcérée en France jusqu'au 14 août, et l'autre est décédée en Syrie», déclare Leena Ben Mhenni. «Vous savez, la violence est étrangère à nous les Tunisiens et elle s'est installée dans notre pays depuis l'accession au pouvoir d'Ennahda.»
