Pour un 20 Août on est servi! On est loin des commémorations solennelles avec l´accent grave, les poings serrés, la larme à l´oeil et l´âme patriote. Non, c´est vraiment une tranche de rigolade qui se moque pas mal de tous les flons-flons et de tous les sacrifices et souffrances vécus. D´abord, le personnage est bien campé: un sacré gaillard au visage taillé à la serpe et qui aurait un certain lien de familiarité avec un certain Vittorio Gassman. Un chapeau ridicule de clown coiffe cet échalas dont les bretelles accentuent le décalage d´un personnage qu´il a longtemps rodé sur les planches du TNA, de l´Oref, de France et de Navarre, là où on pratique l´humour au petit beur. Et puis un de ces regards malins, faussement naïf où la fourberie le dispute à la sincérité. Il commence par planter le décor: avec un inventaire digne d´un Prévert, il nous invite à partager avec lui la misère d´un petit village kabyle et l´ambiance dans une pauvre famille qui s´accroche pour survivre tant bien que mal. Puis, tchak il décroche une flèche maligne en direction du pouvoir qui a confisqué l´indépendance et c´est ensuite la scène mémorable de l´exode rural, le débarquement à Alger, la crise du logement, la promiscuité, la bataille d´Alger expédiée à travers les grossesses très espacées de la mer et puis les amours enfantines. C´est l´univers méditerranéen cher à Aderrahmane Lounès. C´est la longue errance d´Arezki qui vit un amour impossible et malheureux et qui va jusqu´à se transformer en chien pour approcher sa belle. Et c´est là qu´il découvre que la vie de chien a pire et pire que celle d´un Algérien à Alger. Sacré Fellag! Il vous amusera toujours et nous étonnera encore plus. Chaque fois on découvre son spectacle avec plaisir, on en redemanderait encore car c´est toujours une occasion pour rire de nos travers, des défauts d´une société qui évolue à hoquets, un pas en avant, deux pas en arrière, trois pas de côté pour donner le change. Cela s´est passé sur Paris Première qui a bien voulu nous gratifier d´un passage du comique algérien au Théâtre Sébastopol à Lille. La chaîne Histoire, par contre, nous a gratifié d´une biographie succinte du père de la perestroïka: Mikhaïl Gorbatchev, celui par qui l´implosion de l´URSS est arrivée. On a eu droit à son itinéraire scolaire, à ses performances dans ses études, le tout dans une atmosphère de terreur répressive inhérente au régime de Staline. Sa rencontre avec son épouse est retracée comme celle d´un amour qui a éclos doucement, comme ces amours entre étudiants. D´un caractère frondeur (il n´a pas la langue dans sa poche), il passe pour un certain témoin comme un opportuniste de première et surtout quelqu´un qui avait le sens de la communication. Devenu secrétaire de l´organisation de la jeunesse communiste à Stavropol, il va côtoyer les vieux dirigeants malades venus se soigner dans une station balnéaire toute proche. Ainsi, il se rapprochera de Youri Andropov, chef du KGB qui deviendra secrétaire général du PCUS en 1982, à la mort de Léonide Brejnev. Appelé à Moscou, Gorbatchev va gravir très vite les échelons et arrivera au sommet du pouvoir en 1985. Sa politique d´ouverture et les difficultés économiques de l´URSS vont précipiter sa chute. Une tentative de coup d´Etat va mener au pouvoir un homme sans envergure: Boris Eltsine. La mafia va commencer à s´installer en Russie après le départ de Gorbatchev qui ne recueillera qu´1% de voix aux élections.