Une vue de Bouira La visite consacrée au secteur des travaux publics a permis de constater la complémentarité intersectorielle et son impact sur la société. La région entre El Esnam et Haïzer a depuis l'avènement de la tragédie nationale été une zone déserte. Grâce à la liaison routière réalisée depuis le chef lieu de la commune d'El Esnam vers Haizer, avec un ouvrage d'art sur l'oued D'Hous, toute la région a renoué avec l'activité agricole. Le même constat est valable pour la partie-est située entre Oued El Bared et la commune de Saharidj. Le wali a consacré la journée du mardi aux divers chantiers relevant du département de M. Amar Ghoul. En chiffres, la wilaya a bénéficié d'une enveloppe financière globale de 1200 milliards de centimes. Pour la remise à niveau des dégâts causés par les intempéries de 2010-2011, le ministère a consenti une enveloppe de 220 milliards pour la réhabilitation de 14 routes nationales, 27 chemins de wilaya et 80 chemins communaux. Dans son point de presse, le wali est revenu sur l'impact de ce secteur sur le developpement de la wilaya. La wilaya de Bouira est traversée par 100 kms d'autoroute. Elle compte 6 échangeurs. La réalisation d'une double voie entre Bouira et Sour El Ghozlane sur une distance de 30 kms permettra de rapprocher la région sud du nord. En plus du confort des usagers, ces réalisations permettront de créer une dynamique et participeront à l'essor de toute la wilaya. La zone industrielle de Sidi Khaled bénéficiera grandement de ce projet structurant. La délégation a aussi visité les aires de repos en chantier à la sortie sud de Bouira. Six (6) espaces d'une superficie moyenne de 3 ha sont prévus sur les accotements des deux sens à raison de 3 de chaque côté. Sur place le premier responsable a insisté sur la nécessité de réfléchir dès maintenant à meubler ces espaces de repos destinés aux automobilistes en prévoyant des commerces mais aussi des espaces verts boisés. Le wali reprochera aux responsables leur lenteur quant aux stations d'essence prévues. Toujours dans la perspective d'améliorer la fluidité de la circulation, le chef-lieu a été doté d'un périphérique à deux voies et qui reliera le nord à la sortie ouest de la ville. Ce projet est scindé en trois lots pour un montant global de 816 millions de dinars. Sur place et s'agissant d'une contrainte, le wali prendra à témoin la presse pour condamner l'acte commis par un citoyen qui s'est opposé au passage du gaz. Le projet est une distribution publique de gaz qui doit alimenter la commune de Bouderbala au nord de la wilaya. Un citoyen a recouru à la justice pour bloquer l'entreprise réalisatrice. «La conduite longue de 12 kilomètres empiète sur la propriété de ce citoyen sur une distance de 90 mètres. La motivation est ancienne puisque ce monsieur a des biens sous protection de l'Etat depuis l'indépendance. Son acte prive plus de 2000 foyers de ce précieux produit à quelques jours de l'hiver. Parce qu'il s'entête, les pouvoirs publics le poursuivront en justice.» Cette façon de faire reste, selon le premier responsable, l'une des raisons les plus en vue quant aux retards de certains projets. Beaucoup sont motivés par le gain puisque la majorité refuse le barème financier des indemnisations. En présence d'un représentant du ministre, d'un haut responsable de l'ANA, le wali est revenu sur les travaux qui concerneront le tronçon entre Bouira et Lakhdaria: «La circulation ne sera pas totalement fermée. Les entreprises travailleront par tranches.» Abondant dans le même sens, le directeur central du ministère précisera que la remise à niveau est une nécessité. Concernant la dangerosité de l'axe, le cadre du ministère dira que l'étude faite par son département met la majorité des accidents survenus dans cette partie aux poids lourds qui ne respectent pas le tonnage et les mesures de sécurité. C'est l'une des raisons qui ont amené les pouvoirs publics à interdire le passage des poids lourds par Djebahia à l'est et par les tunnels de Bouderbala au nord «ces mesures sont préventives et visent à sécuriser les passages». La cause essentielle de la dégradation de cette partie de l'autoroute n'est pas un résultat d'un mauvais travail mais à la fragilité du sol, glissant, bombant... A la question relative au coût de cette remise à niveau, le cadre de l'ANA promettra de donner toutes les informations dès l'établissement des contrats avec les entreprises choisies pour ce travail. «Les intervenants sont des Algériens qui ont acquis un capital expérience consistant et qui maîtrisent les toutes dernières techniques dans la réalisation.» Voilà un pont positif. Fini avec les Chinois, les Turcs, les Japonais. Vive les Algériens sommes-nous tentés de dire. La prochaine sortie sera consacrée à la santé, un secteur qui en a grand besoin.