La prise en charge effective de cette catégorie de société continue à constituer un non-événement. Une handicapée moteur, âgée de 23 ans, a été sauvagement agressée à l'arme blanche par un individu qui lui a asséné plusieurs coups de couteau la plongeant dans un coma profond. L'acte criminel a eu lieu avant-hier dans le quartier de Maraval. La victime a été évacuée par des citoyens dudit quartier vers les urgences médico-chirurgicales du CHU d'Oran où elle a été admise dans le service de réanimation. Une enquête a été ouverte tandis que son agresseur s'est évaporé dans la nature emportant avec lui le portable de la victime. Un acte aussi ignoble que criminel survenu à la veille de la célébration de la Journée mondiale des personnes handicapées, le 03 décembre de chaque année. Dans son préambule, le message adressé, l'année dernières par le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a souligné que la célébration de la Journée mondiale des personnes handicapées offre la possibilité de faire participer toutes les communautés intéressées, gouvernementales, non-gouvernementales et secteur privé, de réfléchir à des mesures incitatives et innovantes pour une meilleure application des normes et règles internationales relatives aux personnes handicapées. Les écoles, universités et institutions du même type peuvent apporter leur contribution propre, de façon à susciter parmi les parties concernées un plus grand intérêt et une prise de conscience des droits sociaux, culturels, civils et politiques que possèdent les personnes handicapées. En Algérie, le contraire se produit chaque année. Rien ne se fait dans le cadre de la prise en charge de ces personnes, hormis la célébration de leur journée. La prise en charge effective de cette catégorie de société continue à constituer un non-événement. Sinon comment interpréter le fait que plusieurs dizaines de ces gens, notamment les handicapés moteurs, prennent leur mal en patience en observant des attentes de longues durées pour se faire équiper en fauteuils roulants et les bicyclettes. La durée réglementaire pour se faire délivrer un nouveau fauteuil est de cinq années. Or, plusieurs handicapés sont obligés d'attendre plus que la durée imposée pour bénéficier des chaises de l'Office national algérien de l'appareillage des personnes handicapées, l'Onaaph. Ce n'est pas tout, puisque les prothèses continuent à constituer une denrée rare, et heureuse pour le peu de chanceux qui, après de longues réclamations et attentes devant les guichets de l'Onaaph, bénéficie des mains et jambes artificielles. En dépit de l'existence des textes stipulant l'obligation de protéger cette frange de société, les handicapés algériens, eux, crient à l'abandon. Ces derniers sont dépourvus de plusieurs droits dont l'accessibilité, au niveau de plusieurs endroits question de les responsabiliser en les autonomisant dans leurs démarches quotidiennes. Les rencontres autour des problèmes liés aux handicapés sont quasi-inexistantes alors que les moyens de leur subsistance durables et leur sécurité financière sont tributaires des primes sociale fixées orgueilleusement à 6000 DA/ mois.