Le wali de Tizi Ouzou Brahim Merad compte faire le grand ménage à Tizi Ouzou. Il compte poursuivre l'oeuvre de ses prédécesseurs mais avec plus de fermeté. Il s'attaque désormais aux grands dossiers tels que le foncier industriel, les oppositions des citoyens qui bloquent près de 70 grands projets de développement mais surtout la maffia du sable qui ruine le système écologique du Sébaou. En effet, ses projets ont été annoncés lors du conseil de wilaya qui s'était tenu jeudi dernier mais surtout lors de sa visite de travail dans la daïra d'Iferhounen. Le wali Brahim Merad a sans nul doute compris que le développement dans la wilaya de Tizi Ouzou ne peut démarrer que si ces obstacles majeurs sont levés. 70 projets bloqués et souvent annulés pour cause d'oppositions de citoyens est un phénomène inquiétant. Les conséquences sont néfastes. En plus de ses effets sur la vie quotidienne des populations, ce phénomène se voit surtout à travers la faible consommation des budgets dans la wilaya depuis longtemps. Plusieurs secteurs n'ont pu réaliser que 10% des budgets qui leur sont alloués. Les routes, le logement, les zones industrielles et ces dernières années, les centres d'enfouissement technique sont à l'arrêt à cause des oppositions des citoyens. Pourtant, lors de nombreux reportages de L'Expression sur le terrain, les citoyens qui s'opposent assuraient ne pas vouloir bloquer les projets mais réclament l'attention des pouvoirs publics avant le choix des lieux et des assiettes foncières. A Boubhir comme à Mizrana, les opposants justifient leurs actions par la crainte des dégâts collatéraux des CET et affirmaient rester dans l'attente d'un dialogue constructif avec les pouvoirs publics. L'utilisation de la force publique est une solution à éviter car les citoyens croient que la démocratie participative implique le dialogue avant la décision. Et c'est ce que semble comprendre le wali Brahim Merad qui est d'ailleurs attendu sur le terrain pour un dialogue direct avec les concernés. C'est la seule manière de réussir là où ses prédécesseurs ont échoué. Enfin, il est à signaler que la maffia qui ronge l'Oued Sébaou a été pendant longtemps intouchable. Le pari de Merad est gigantesque mais pas impossible. Et encore une fois, ses chances de réussite semblent minimes si tous les concernés ne se mettent pas à l'oeuvre pour l'aider à faire fonctionner la machine du développement dans la wilaya de Tizi Ouzou restée pauvre malgré ses énormes potentialités.