Les distributeurs de lait veulent une révision de leur marge bénéficiaire Des manifestations pour contester des augmentations en chaîne, notamment dans les transports de voyageurs, sont signalées à travers plusieurs régions du pays. L'accélération de la chute brutale de la fiscalité pétrolière et la propension des autorités à compenser le déficit par des augmentations tous azimuts font grogner la société. Cela étant, la résignation ne semble pas de mise chez les différentes catégories sociales, bien au contraire elles sont prêtes à en découdre avec la politique d'austérité à la moindre occasion. Des dizaines de travailleurs de la Snvi qui ont investi la rue au début de mois en cours, soit au lendemain de l'adoption de la LF 2016, en est la preuve éclatante. Ils ont protesté contre le retard accusé dans le paiement de leurs salaires et ce qu'ils considèrent comme la volonté de détruire leur entreprise. Le trafic ferroviaire à partir d'Alger qui a repris dimanche dernier a été paralysé pendant quatre jours par les cheminots qui ont présenté une plate-forme de revendications dénonçant la dégradation de leur situation socioprofessionnelle, particulièrement celles liées à l'absence de sécurité. L'Association des distributeurs de lait d'Alger a annoncé une grève de trois jours pour revendiquer la révision à la hausse de leur marge bénéficiaire. Une revendication que les distributeurs ont justifié par l'augmentation des prix des carburants et du coût de la vignette automobile. Des manifestations pour contester des augmentations en chaîne, notamment dans les transports de voyageurs, un secteur dominé par le privé et les clandestins, sont signalées à travers plusieurs régions du pays. Ainsi, on craint que «la déstabilisation économique du pays ne prépare sa déstabilisation sociale». De même que les observateurs craignent une éventuelle explosion du chômage avec notamment la réduction de la dépense publique, le gel des recrutements dans la Fonction publique et le recul de l'investissement. Selon certains, «la majorité des citoyens devra livrer une bataille de survie face aux augmentations en cascade déjà anticipées avant même l'entrée en vigueur des nouvelles hausses prévues dans la LF 2016. Malgré les assurances de l'Exécutif, plusieurs acteurs politiques prédisent des perturbations sociales en 2016. En l'absence d'instituts de sondages, ce sont les services de sécurité en alerte qui sont chargés de mener des enquêtes en prévision d'éventuelles révoltes et agitations, d'après certains politiques. «Dès janvier prochain on fera face à de véritables turbulences», indique- t-on. Le désintéressement de la majorité des citoyens de la chose politique résultant d'un verrouillage et de la diabolisation du politique et de la politique rendra toute atténuation de la tension impossible. Cet état des lieux imposant aux couches défavorisées des sacrifices se conjugue avec d'autres impasses politiques qui menacent la cohésion sociale», analyse-t-on. «Dans une conjoncture exceptionnellement délicate, l'irruption brutale de l'argent sale dans la sphère politique inquiète énormément», est-il relevé. Cela intervient dans une période d'une grave dégradation sécuritaire au niveau de toutes les zones frontalières. Les contradictions ne manquent pas.