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Au-delà de l'article 51
Publié dans L'Expression le 17 - 01 - 2016


Une tempête dans un verre d'eau? Voire! L'article 51 de la Constitution révisée, dont la nouvelle mouture a été présentée récemment par Ahmed Ouyahia, directeur de cabinet à la Présidence fait du bruit. De fait, M.Ouyahia arborait un sourire gourmand en détaillant cette innovation dans la Loi fondamentale. Mais encore? En tout état de cause, l'accueil à ce dit article 51 a été à tout le moins mitigé. En vérité, toute chose égale par ailleurs, la question (le problème?) de la binationalité se pose en termes politiques d'autant plus que nombre de cadres de l'Etat, dont d'aucuns ont occupé des postes de souveraineté - c'est un secret de polichinelle - ont cette double nationalité. Ce qui est ailleurs l'exception [au mieux, une coquetterie de personnages extravagants], est en passe de devenir en Algérie la règle, singulièrement pour l'élite du pays. Aussi, on a beau dire que l'on n'a pas de pays de rechange, nombreux sont ceux qui ont su pallier cette carence. Comment expliquer cette tendance qui a pris - les deux dernières décennies - une dimension de «valeur refuge» pour de nombreux citoyens? Dès lors, il aurait été pertinent, au regard de la réalité de cette prédisposition, d'ouvrir un débat national puisque la binationalité touche à la strate même de la personnalité algérienne, à l'«algérianité» de la nation. Plus que le droit du sang et le droit du sol, il y a la conviction d'être, de partager, on ne peut être à la fois «ce» et «cela», car il est parfaitement antinomique de servir deux pays à la fois même si des liens profonds les lient. Or, la nationalité algérienne semble devenir le second choix. Un choix par défaut. Les footballeurs professionnels binationaux illustrent absolument ce postulat. Aussi, ce qui est curieux est que ce sont les «cadres» de la nation - à leur tête le patron du FLN - qui sont montés au créneau pour dénoncer le contenu de l'Article 51. Nous ne discuterons pas le bien-fondé de cette démarche. Ce que l'on retient en revanche - eu égard aux réactions des uns et des autres - est que ce «rajout?» n'a pas été débattu lors des consultations élargies (dirigées par Abdelkader Bensalah, président du Sénat, et Ahmed Ouyahia, directeur de cabinet de la Présidence) ou au niveau des «décideurs». Sans doute que cette opacité autour d'un point aussi important de la Constitution est à tout le moins fâcheuse et pose problème. Car au-delà même de l'article 51 et de sa pertinence, se pose la question de la déperdition des compétences nationales. Un phénomène sans équivalent dans le monde lorsque la jeunesse, l'élite d'un pays, développe une seule ambition: partir. Selon des statistiques officielles, 100.000 cadres ont quitté le pays dans les années 1990. D'autres sources assurent qu'au minimum 500.000 cadres auront fui le pays durant la période considérée. Ce qui est anormal pour un pays en butte au sous-développement. Or, pour ces cadres, même «très» diplômés, il n'est ni facile ni évident d'accéder à un travail répondant à leur compétence. Aussi, par contrainte professionnelle et souvent par commodité, ces cadres optent pour la nationalité du pays d'accueil. C'est ainsi, que des Algériens sont devenus «binationaux» (français, américains, britanniques, canadiens, notamment) se comptant en centaines de milliers. Les Franco-Algériens sont estimés à au moins 3 millions, alors qu'ils étaient moins de 50 000 (ceux bénéficiant du statut civil) au lendemain de l'indépendance. Aussi, le constat est terrible: l'Algérie perd, année après année, la fine fleur de sa population, celle appelée à construire le pays et un Etat fort. Les chiffres énoncés valent ce qu'ils valent mais établissent bien le colossal déficit de l'Algérie en compétences éducationnelle, managériale, entrepreneuriale... Or, ces compétences algériennes, on les retrouve de l'autre côté de la Méditerranée ou de l'océan Atlantique. L'une des grosses entreprises françaises «GoFast» (dont une filiale «Aigle Azur» est bien connue des Algériens) a été fondée et est la propriété d'un Franco-Algérien, Arezki Idjerouidène. Une des sommités de la recherche médicale américaine est l'Américano-Algérien, Elias Zerhouni, formé à la Faculté de médecine d'Alger. Ancien ministre, ancien candidat à la présidence en 2014, Ali Benouari, dont le CV est impressionnant, est Algéro-Suisse. Et ils sont des dizaines de milliers d'Algériens dans leur cas. Là où le bât blesse, est que ces cadres n'auraient pas demandé mieux que de mettre leur aptitude au service de l'Algérie. Mais des politiques absconses ont verrouillé les espaces ne permettant pas les initiatives, tout en poussant les compétences à l'exil. Dès lors, l'Algérie est devenue un exportateur net de «cerveaux». L'Algérie forme et exporte, à perte, cela va sans dire, son élite. Etonnez-vous dès lors que le «binationalisme» soit devenu un cas algérien? Des Algériens marginalisés et exclus de la construction de la nation.

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