La chronique Ecran libre ne sera pas lue de la même manière, car elle a perdu l'un de ses fidèles et fervents lecteurs, Hassen Bachir-Chérif, le généreux et jovial directeur du quotidien La tribune. Il n'y a pas longtemps, tu t'inquiétais de la non-parution d'une chronique. Tu étais non seulement un lecteur assidu, mais aussi un grand connaisseur du cinéma et de la télévision. Tu me disais que chaque soir avant de dormir tu prenais le journal L'Expression et tu partageais avec ta femme (comédienne talentueuse), les analyses et les décryptages de Amira Soltane. Contrairement à certains qui n'appréciaient pas mes attaques directes et indirectes du monde de l'audiovisuel, tu partageais largement mon point de vue et tu le montrais souvent à mon directeur Ahmed Fattani avec qui tu as partagé un «ftour» il y a seulement une semaine. Tu fais partie comme de nombreux lecteurs de cette rubrique créée il y a presque 10 ans, comme le baromètre d'un exercice de style qui n'existe pas en Algérie: critique audiovisuelle. Ma connaissance du milieu audiovisuel et ma passion pour le cinéma, m'ont poussé à écrire des critiques acerbes contre certains lobbys et incompétents de l'audiovisuel. Ce qui m'a valu d'être un obstacle et un poison pour certains imposteurs du cinéma et de l'audiovisuel. Le Ramadhan a prouvé une nouvelle fois que le monde de l'audiovisuel n'est pas donné à tout le monde. Il est le laboratoire de certains génériques de la décennie noire et la pensée nauséabonde de certains résidus du colonialisme. Lors de ma participation au sit-in contre Ennahar TV devant l'Arav, j'ai pu comprendre à quel point la corporation de la presse est divisée et surtout infectée par certaines pensées anti-nationalistes, qui rongent le fond de l'élite algérienne. On est venu protester contre la chaîne Ennahar TV devant le siège de l'Arav. Une autorité qui n'est responsable ni de la création d'Ennahar TV ni de l'octroi de son autorisation. L'Arav est une institution qui ne dérange pas la presse écrite, elle s'occupe des contenus de l'audiovisuel algérien. Dans cette situation, ce sit-in a signé définitivement son impuissance face à l'anarchie qui règne sur le paysage audiovisuel algérien. Son président Zouaoui Benamadi était triste de voir ses collègues d'antan manifester devant une institution qu'il dirige. Hassen, tu n'étais pas présent avant-hier à ce meeting devant l'Arav et tu es parti sans avertir laissant la coopération à son avenir incertain. Incertain par la menace digitale et incertain par la menace audiovisuelle qui accapare chaque jour un morceau important au paysage médiatique algérien. [email protected]