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L'art de casser un ambitieux projet
ENQUÊTE: PROGRAMME DES 100 LOCAUX COMMERCIAUX DANS CHAQUE COMMUNE
Publié dans L'Expression le 23 - 11 - 2017

Les bénéficiaires des 54 locaux commerciaux sont dans une position qui laisse entendre que leurs projets sont mis en stand-by
En Algérie, ce «gigantesque» programme se heurte à une réalité désastreuse, c'est le moins que l'on puisse dire de ce projet ambitieux, mais qui a fini par devenir un projet boiteux.
Le programme des 100 locaux commerciaux par commune, lancé par le président de la République en 2005 pour répondre aux demandes des jeunes dans le cadre de la résorption du chômage, semble ne pas réaliser son objectif tel qu'il a été conçu et étudié par les responsables dudit programme.
Il s'agit de 150.000 locaux commerciaux qui ont vu le jour en 2010 pour qu'ils soient destinés aux jeunes diplômés et à ceux qui disposent de métiers. Le programme en soi était et demeure très prometteur, générateur d'emplois et de niches fiscales que ce soit pour les bénéficiaires dans le cadre des mécanismes d'insertion de jeunes à travers l'Ansej et la Cnac, sous forme de microentreprises susceptibles d'enclencher la dynamique de l'emploi ou par l'ouverture d'une brèche concrète pour ceux qui veulent s'affirmer par leurs talent et génie en étant des pionniers et à la tête de start-up qui pourraient servir comme modèle de réussite et de perspective pour booster l'économie nationale en mal d'efficacité et de décollage.
Le chiffre officiel donné par les services du gouvernement à propos du coût financier du programme des 100 locaux par commune à l'échelle nationale est estimé à 35 milliards de dinars algériens. C'est un chiffre effarant et faramineux qui a été déployé pour réaliser ce programme dans le but de libérer les initiatives individuelles dans le domaine de l'entrepreneuriat et la sous-traitance comme levier de l'économie dotée de flexibilité et de performance, allusion faite aux petites et moyennes entreprises qui ont prouvé qui elles sont le moteur, le vecteur de choix et incontournable de l'économie moderne dans le monde.
En Algérie, ce «gigantesque» programme se heurte à une réalité désastreuse, c'est le moins que l'on puisse dire de ce projet ambitieux, mais qui a fini par devenir un projet boiteux en proie à toutes les pratiques de saccage à travers des locaux qui sont l'objet d'actes de vandalisme et de casse livrant une image désolante d'une situation dramatique qui nécessite que la sonnette d'alarme soit tirée in extremis.
La gabegie est passée par là
L'investigation sur le terrain pour ce qui concerne ces 100 locaux commerciaux dans chaque commune, a révélé une situation catastrophique de l'état de ce patrimoine immobilier livré à toute sorte de destruction et de vol. Rien qu'à Alger où la sécurité est censée être présente de façon ordinaire, les locaux commerciaux se font squatter en plein jour par des délinquants et les intrus qui élisent domicile dans ces édifices destinés à l'exploitation comme son intitulé l'indique, à savoir un centre de métiers et d'artisanats et connexes.
Seulement, ce qui se passe dans la réalité est tout autre. Ces locaux sont fermés, les bénéficiaires n'arrivent pas à se frayer un chemin vers leur objectif qui n'est rien d'autre que celui de voir leurs projets se développer et connaître la voie de la concrétisation de leurs ambitions sur le plan professionnel.
Les locaux commerciaux sont visibles dans les communes de l'Algérois, ils ne peuvent pas passer inaperçus, le spectacle est abracadabrant, surtout au niveau de la commune de Saoula, qui dépend de la daïra de Birmandraïs, le centre des métiers et de l'artisanat de la localité de Saoula qui est un joyau en matière de construction connaît un sort des plus déplorables. Les 54 bénéficiaires de ce beau centre ont reçu leurs décisions en 2012, pour commencer à travailler chacun selon la spécialité dont il dispose en la matière. Mais cet espoir et ce rêve viennent d'être tués par des pratiques infâmes de l'administration locale qui a privé ces bénéficiaires de se faire une raison professionnelle quant à la réalisation de leurs projets qu'ils ont tant attendus. Cinq années se sont écoulées sans que le centre soit lancé et les bénéficiaires aient pu faire démarrer leurs projets. Dans cette pléiade de bénéficiaires il y a des ingénieurs d'Etat en statistiques, des informaticiens, des architectes, des pharmaciens et d'autres métiers à l'image de la confection, la pâtisserie et même l'art plastique. C'est dire que ces bénéficiaires sont issus d'horizons professionnels d'une importance à la fois scientifique et économique. Ce beau monde de bénéficiaires se voit entre l'enclume de l'administration locale et le marteau de l'Anem qui fait pression sur eux pour qu'ils honorent leurs engagements à son égard en matière de paiement de l'échéancier en rapport avec le crédit qu'elle leur a octroyé dans le cadre de dispositif de l'Ansej et du Cnac. Les bénéficiaires des 54 locaux commerciaux dans le cadre du programme du président de la République sont confrontés à un véritable dilemme, celui de rembourser le crédit alors que l'activité n'a pas encore démarré depuis la réception de leurs locaux pour de multiples raisons dont l'administration locale est la seule responsable de ce blocage qui se répercute sur la situation qui s'aggrave davantage sur les bénéficiaires.
Des bénéficiaires jetés en pâture
Les bénéficiaires de 54 locaux commerciaux sont dans une position qui laisse entendre que leurs projets sont mis en stand-by, pour ainsi dire, tout a été capoté à cause de l'immobilisme affiché par les autorités locales qui ne veulent pas libérer l'initiative et le potentiel de ces bénéficiaires qui sont engloutis dans les dédales de la bureaucratie asphyxiante. Selon les dires de la représentante de ces 54 bénéficiaires, Hinda Salhi, bénéficiaire d'un local pour lancer un projet dans le cadre de la communication, souligne: «Depuis 2012 que nous sommes considérés comme bénéficiaires de facto munis de nos décisions et de nos certificats d'existence qui prouvent que nous sommes les propriétaires de ces locaux et de projets.
Mais avec tout ces documents, nous faisons face à des problèmes récurrents d'ordre administratif et technique», assène la représentante des 54 bénéficiaires des locaux commerciaux.
Les bénéficiaires sont ballottés entre la commune de Saoula dans laquelle est situé le centre qui englobe les 54 locaux commerciaux et la commune d'Hydra, le lieu auquel ils appartiennent sur le plan administratif. La position du centre des métiers et de l'artisanat situé dans la commune du Saoula et appartenant en termes de propriété à la commune d'Hydra est un vrai imbroglio qui a causé une espèce d'anarchie bureaucratique, seuls les bénéficiaires en récoltent l'amer résultat somme toute kafkaïenne.
L'édifice qui abrite les locaux a été livré comme le précise la bénéficiaire Asma Benabid «sans électricité ni gaz et eau. Nous avons pris à notre charge les frais et l'emplacement des compteurs de l'eau et de l'électricité et du gaz sans que les services de la Sonelgaz, la Seaal et de la commune n'interviennent.
Le plus grave, c'est que avec tout ce que nous avons entamé comme démarches pour installer les moyens nécessaires en ce qui concerne l'électricité, le gaz et l'eau rien ne fonctionne, parce que les services concernés ne veulent pas se déplacer et agir par voie de conséquence», martèle Asma Benabid, une des bénéficiaires de ces 54 locaux commerciaux.
Le cas de ce centre de Saoula qui dépend de la commune d'Hydra est édifiant en matière d'anarchie qui règne au niveau des collectivités locales.
Les 54 locaux commerciaux sont gérés d'une façon qui ressemble à un «crime», j'insiste sur ce mot, la raison est simple, avoir des décisions qui attestent officiellement de la propriété de local concerné par le projet, mais de l'autre côté rien n'indique à travers les facilitations qui devraient être réalisées que les bénéficiaires sont de facto propriétaires; hélas! les bénéficiaires vivent le martyre et font face à une véritable situation d'abandon de la part de toutes les structures concernées et responsables du dispositif administratif que ce soit l'APC de Saoula et celle d'Hydra ou les structures de l'Anem qui font dans le harcèlement de ces bénéficiaires qui ne savent plus à quel saint se vouer.
Un parcours de combattant, mais en vain
Le cas des bénéficiaires de 54 locaux commerciaux au niveau de la commune de Saoula est unique dans le genre, les pouvoirs publics agissent de la façon la plus cynique vis-à-vis de ces questions sensibles et stratégiques relevant des investissements de l'Etat qui partent en fumée sans qu'il y ait une intervention en urgence pour stopper l'hécatombe.
Les bénéficiaires que nous avons rencontrés à la commune de Saoula ont peur de se voir sans locaux, étant donné que même leurs projets sont à l'arrêt à cause des tergiversations des responsables de la collectivité locale. Alors qu'ils ont engagé des investissements pour retaper les locaux dans la perspective de les occuper et travailler à la fois, il s'avère que lesdits locaux sont saccagés et vandalisés, voire même des accessoires de ces locaux ont été volés sans parler le l'état délabré et calamiteux de tout l'édifice.
Les locaux commerciaux distribués aux jeunes bénéficiaires dans le cadre du dispositif de l'emploi des jeunes, encadré par l'Anem seront remis à l'autorité communale qui se chargera de leur gestion en termes de ressource vénale et fiscale. Cette situation a suscité l'ire des bénéficiaires des 54 locaux commerciaux de Saoula en particulier et les autres bénéficiaires au niveau national en général. Surtout après que les services du ministère de l'Intérieur ont annoncé cette «nouvelle» soulignant que «Les jeunes bénéficiaires du dispositif de l'emploi des jeunes avaient été exonérés pendant dix ans du paiement du loyer de ces locaux. Dès 2017, ils seront appelés à payer les loyers à l'APC», tonne Azzedine Kerri, directeur des ressources et de la solidarité financière locale auprès du ministère de l'Intérieur.
Cette situation va entraîner tous les bénéficiaires dans une spirale infernale quant à leurs projets qui n'ont pas encore vu le jour, et le problème des engagements qui ont été pris avec l'Anem alors qu'ils s'empêtrent dans la sempiternelle crise de paiement de leurs crédits et les loyers censés les payer à l'APC une fois appliquée la décision du transfert du patrimoine des locaux commerciaux aux collectivités locales.
Ainsi, les projets sont de facto abandonnés et de ce fait le rêve et l'espoir des jeunes bénéficiaires des locaux se verront dans une situation lamentable sur deux fronts, le premier celui de l'Anem qui va exiger le compte et le respect de l'échéancier, le deuxième celui de la propriété des locaux qui se verra restituée par les APC qui vont les utiliser d'une manière douteuse en consacrant le passe-droit et le népotisme.
Or, selon le ministère de l'Intérieur, les locaux commerciaux qui n'ont pas connu le démarrage de leurs projets seront vendus aux enchères. La question qui se pose est comment la vente aux enchères va-t-elle se faire, étant donné que 80% de ces locaux commerciaux sont dans un état piteux et lamentable?!!


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