Les statistiques rendues publiques hier par l'Office national des statistiques n'ont pas pris en compte la flambée des prix du mois de Ramadhan. Le gouvernement s'est lancé un défi: maîtriser l'inflation autour de 5,5%. C'est ce qui est prévu dans la loi de finances de 2018. Pour le moment il a l'air de tenir le bon bout. «L'évolution des prix à la consommation en rythme annuel a été de 4,3% jusqu'à avril 2018», a indiqué hier l'Office national des statistiques (ONS). Un indice biaisé. Une performance en trompe-l'oeil. Il va falloir en effet attendre le prochain rapport de l'Ons pour avoir un ordre d'idée sur les conséquences de l'envolée des prix des produits de consommation sur l'inflation durant le mois sacré. En attendant ce correctif tout en espérant une accalmie de la mercuriale, des prix des viandes...on doit se contenter du rapport décalé de l'Office national des statistiques qui montre que l'actuel dérapage des prix était déjà dans l'air du temps. Les prix des produits agricoles frais ont grimpé de 2,3% au mois d'avril 2018 par rapport au mois de mars de la même année. Quels sont les produits responsables de cette hausse? Elle est due essentiellement, aux prix des fruits qui ont augmenté de 6,6%, de ceux des légumes qui ont grimpé de 5% et de ceux de la viande de poulet de10%. Des produits largement consommés et fortement demandés en ce mois de piété dont les prix ont anormalement enflé. A titre d'exemple celui de la tomate a carrément doublé. Une situation contrastée par rapport au mois d'avril qui s'est montrée relativement clément si l'on se réfère aux statistiques de l'Ons relayées par une dépêche de l'APS datée d'hier. Certains produits ont affiché des variations négatives, principalement la pomme de terre qui a baissé de 7,8% et les oeufs de 3,9%, indiquent les initiateurs de cette enquête qui soulignent que les prix des produits alimentaires industriels (agroalimentaires), ont enregistré une relative stagnation. Les prix des produits manufacturés ont quant à eux évolué de 0,2% alors que ceux des services se sont stabilisés. Les Algériens qui veulent meubler leur maison, acquérir des biens d'ameublement doivent mettre un peu plus la main à la poche. Pour se meubler et se soigner, se déplacer..., les Algériens devront par contre payer davantage. Et s'ils ont prévu un budget pour l'éducation, la culture et les loisirs ils seront obligés de le revoir à la hausse. «Par groupe de biens et services, les prix des meubles et articles d'ameublement ont augmenté de 1,5%, alors que ceux du groupe éducation-culture-loisirs se sont accrus de 0,3%.Les prix du reste des produits se sont caractérisés par des stagnations» indique le document de l'Office national des statistiques. La variation mensuelle des prix à la consommation, c'est-à-dire l'évolution de l'indice du mois d'avril 2018 par rapport à celui du mois de mars 2018, a augmenté de 0,6%. En termes de variation mensuelle et par catégorie de produits, les prix des biens alimentaires ont inscrit une hausse de 1,1% en avril dernier, concluent les services de l'Ons. Une note plutôt appréciable qui pourrait être perturbée par la flambée des prix, exceptionnelle, qui règne durant ce mois sacré. Une conjoncture susceptible d'avoir des effets néfastes sur le recours au financement non conventionnel, réputé être créateur d'inflation. Une option du gouvernement pour rééquilibrer les finances du pays, vue d'un mauvais oeil par les experts de la Banque mondiale et du FMI. Pour le moment il n'y a pas le feu à la maison mais il est impératif d'y mettre un peu plus d'ordre.