«Ce que l'on vend en une journée sur Internet, on le vend en une heure sur les routes...» Les annonces de vente de «Kebch el Aïd» se font de plus en plus rares. Les groupes Facebook qui pullulent à chaque veille de cette fête religieuse n'ont pas pointé le bout de leurs «cornes». La «kebch connexion» est passé de mode! Alors que ces dernières années le mouton de l'Aïd avait envahi la Toile où il faisait concurrence aux téléphones portables, voilà que cette année on n'en entend presque plus parler. En effet, les annonces de vente de «kebch el Aïd» se font de plus en plus rares. Les groupes Facebook qui pullulent à chaque veille de cette fête religieuse n'ont pas pointé le bout de leurs «cornes». Même les groupes de vente et d'achat ne se sont pas mis en mode moutons. Seul sur Ouedkniss (premier site Internet dédié à la vente en Algérie, Ndlr) que l'on retrouve quelques annonces. Et encore, elles sont rares par rapport aux années précédentes où durant cette période elle avaient envahi ce site. Les commandes sur Internet n'arrivent donc pas à décoller! «L'effet de mode est passé, on s'est rendu compte qu'il n'y pas mieux que la vente directement dans le monde réel», souligne, Farès, ancien «maquisard du Net» qui cette année n'a pas voulu vendre sur la Toile. «Les ventes étaient vraiment minimes. On a donc abandonné cette idée», rapporte ce quadragénaire qui est en vérité un revendeur de moutons et non un éleveur. Ayoub, un autre «saisonnier» des moutons, est plus honnête en avouant que son désamour pour la vente par Internet est lié à la spéculation. «Sur Internet, on est obligé de mettre une fourchette de prix afin que les clients nous appellent. Mais dans les marchés classiques, le client donne un prix, on fait monter les enchères, on essaye de le baratiner...», rapporte-t-il. Chose que confirme Aïssa, un de ses «collègues», qui ajoute «avec la vente sur Internet, notre téléphone n'arrête pas de sonner, on se fait harceler pour ne vendre à la fin qu'un petit mouton». «Ce que l'on vend en une journée sur Internet, on le vend en une heure sur les routes...», rétorque-t-il. La «kebch connexion» semble donc avoir été coupée. Son débit est des plus faibles. Pourtant, les quatre dernières années c'était la tendance. «Salem, j'ai des moutons pour l'Aïd El Adha dont le prix varie entre 29.000 et 45.000 DA», était le genre d'annonces qu'on trouvait sur Internet. Ces annonces sont plus innovantes les unes que les autres. Et comme pour la vente de voitures, les annonceurs n'hésitaient pas à donner la provenance du mouton comme référence. Mouton de Naâma, de Tiaret ou encore, ce qui est considéré comme le «millésime» pour cette espèce animale, de Djelfa, sont mis en évidence par ces vendeurs pour distinguer leur marchandise des autres! Mais ce n'est pas tout! Lisez cette annonce, vous allez comprendre. «Vente de moutons de l'Aïd, très bonne qualité de Djelfa, ne mange que du ZRA3E (EL ch3 ire) (orge Ndlr), prix variant entre 27.000 et 47.000 DA, qualité garantie», propose «un maquignon de la Toile». Celui-ci mettait donc en évidence la nourriture avec laquelle a été alimenté le mouton pour se distinguer de la concurrence. Et concurrence il y a! Puisqu'en véritables spécialistes du marketing, d'autres vont même jusqu'à proposer la livraison à domicile! Mais cette année, le mouton ne veut plus brouter du champ virtuel...