Le rapport de l'Agence internationale de l'énergie qui ne cite pas l'Algérie, parle de «défis sans précédent» auxquels doivent faire face les économies dépendantes des hydrocarbures. Des lendemains qui déchantent. C'est ce qui attend les plus gros exportateurs de pétrole et de gaz. L'AIE l'affirme dans un rapport publié jeudi intitulé «Perspectives des économies de production». Le bras armé énergétique de l'Ocde a passé à la loupe six économies parmi les plus importantes qui contribuent à assurer l'offre mondiale en gaz et en or noir, pour asseoir son argument. L'Arabie saoudite, la Russie, l'Irak, le Nigeria, les Emirats arabes unis et le Venezuela constituent cet échantillon. «Ces principaux exportateurs de pétrole et de gaz seront confrontés à des défis «sans précédent» dans les années à venir», prévoit l'analyse des experts de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) qui ont fait une évaluation de leur conduite d'ici 2040. Plusieurs scénarios ont été dressés. Production en hausse à partir de nouvelles sources telles que le schiste, des incertitudes sur le rythme de la croissance, de la demande en pétrole et le déploiement de nouvelles technologies énergétiques, ont été intégrés dans l'enquête. Qu'en est -il sorti? «Les montagnes russes des prix du pétrole au cours de la dernière décennie ont mis en lumière les faiblesses structurelles de bon nombre des principaux exportateurs.» soulignent les experts de l'Aie qui ont toutefois constaté qu'un engagement renouvelé en faveur de la réforme et de la diversification économique sera essentiel pour faire face à la dynamique changeante de l'énergie mondiale. «Plus que jamais, les changements fondamentaux dans le modèle de développement des pays riches en ressources naturelles semblent inévitables», a déclaré le directeur exécutif de l'AIE, Fatih Birol, car «ne pas prendre les mesures qui s'imposent aggraverait les risques futurs pour les économies de producteurs ainsi que pour les marchés mondiaux», a-t-il prévenu. Le bras armé énergétique qui défend les intérêts des pays occidentaux notamment a mis en exergue la démographie galopante de ces pays, celle des moins de 30 ans notamment, particulièrement importante pour appuyer cette thèse du chaos. «Plus de 50% de la population du Moyen-Orient a moins de 30 ans. La proportion est supérieure à 70% au Nigeria», indique l'Aie. Quelles conséquences économiques et sociales peut avoir ce phénomène démographique? «Chez de nombreux grands producteurs, les revenus tirés du pétrole et du gaz ne seront pas assez importants pour répondre aux besoins de ces populations en croissance, même dans les scénarios où la demande de pétrole continue de croître jusqu'en 2040, et où les prix restent relativement robustes», ont averti les analystes de l'Aie. L'Algérie qui est dans ce cas de figure et qui n'est pas citée dans leur rapport, a tout intérêt à accélérer ses réformes pour sortir de sa dépendance aux exportations d'hydrocarbures qui représentent quelque 95% de ses revenus. Le temps presse...