Repositionner l'image de l'Algérie dans le concert des nations touristiques C'est un cercle vicieux en ce sens que l'image d'un pays fait son attractivité. Et l'attractivité améliore son image. Une dialectique on ne peut plus rigoureuse, implacable et évidente. L'image touristique d'un pays est constituée d'éléments intemporels, invariables tels que les éléments naturels, géographiques, historiques, culturels et des éléments variables liés aux événements conjoncturels, tels la sécurité, l'environnement, le potentiel infrastructurel, les capacités d'intervention en matière d'accueil et autres prestations de service. Le paramètre le plus couramment usité et le plus consensuel pour l'appréciation de l'image est le nombre de touristes reçus périodiquement. Ces chiffres, rapportés à la fréquentation de la destination touristique algérienne, placeront notre image touristique, et cela en toute logique, dans une position peu glorieuse. Une image qui a entamé sa détérioration au début des années 90, subissant les effets dévastateurs de la guerre du Golfe au même titre que tous les pays arabes et musulmans; des événements qui seront relayés ensuite par une décennie de violences qui a failli donner le coup de grâce à toute velléité de redresser la situation. L'activité touristique étant fragile et vulnérable, il est tout à fait naturel que notre pays subisse les effets intimement liés aux événements politiques, sociaux et naturels, qui se sont produits pendant cette période. A cela s'ajoute l'attitude réfractaire de l'Algérien par rapport au tourisme et des activités de service que celui-ci induits, du fait des effets conjugués de certains choix politiques post-indépendance et de richesses naturel en abondance... Les conséquences de cet état d'esprit sur le sens du travail et les notions d'accueil et de services seront, inévitablement, négatives. Le manque de détermination des pouvoirs publics, pendant longtemps, quant à la pertinence du choix du tourisme comme axe stratégique de développement, a fini par reléguer le secteur aux seconds rôles et à le maintenir à un niveau de résolutions sans lendemain. Ce qui conduisit immanquablement à créer et maintenir une situation d'apathie. Les initiatives prises, depuis, et notamment ces quelques dernières années pour, en priorité, la relance du secteur touristique sont courageuses et encourageantes. Pour preuve de cette embellie, ces groupes de touristes de plus en plus nombreux à choisir l'Algérie comme destination de tourisme et de découverte. Les sites touristiques de bon nombre de régions et, notamment celles du Sud-Ouest, en sont les plus pertinentes preuves. L'Algérie réapparaît dans certains catalogues de voyages de l'année prochaine. Et si ce n'était quelques atermoiements ou lenteurs dans l'obtention des visas d'entrée en Algérie, les statistiques de la fréquentation algériennes auraient été beaucoup plus appréciables. Mais ces initiatives demeurent encore insuffisantes. La participation de l'Algérie aux Salons internationaux du tourisme, quoique en amélioration régulière, reste timide, d'une envergure limitée et sans agressivité suffisante. Des efforts sont à faire dans l'amélioration de la préparation, la sélection des exposants, l'amélioration de la qualité de l'action promotionnelle. Tout cela en référence à une feuille de route à mettre en place pour normaliser, codifier, affiner et améliorer la qualité de la participation algérienne. Les eductours qui pourraient, sans conteste, repositionner l'image de l'Algérie dans le concert des nations touristiques, sont quasiment inexistants alors que par ailleurs, dans les pays voisins, un nombre considérable d'actions du genre, sont organisées de façon régulière au profit de la presse et des voyagistes. Lentrée récente de l'Algérie dans l'espace des réseaux sociaux par le moyen de clips promotionnels d'excellente facture est pourtant une preuve que tout est possible pour redorer notre image. Encore faudrait-il en fixer les mécanismes pour en assurer la pérennité. Car l'image d'un pays est fragile, à la mesure de la fragilité de l'activité touristique face aux agressions multiples qui la guettent.