Ça s'est joué à très peu pour Federer C'est un Federer souriant et très décontracté qui est apparu lors de la cérémonie protocolaire, où il a, au passage, annoncé sa présence en 2020, comme il l'avait fait récemment à Dubai. On a connu Roger Federer plus dévasté que cela après une défaite en finale. Pourtant, il n'est passé qu'à deux points du titre dimanche à Indian Wells contre Dominic Thiem, et peut nourrir des regrets, notamment pour ne pas avoir su convertir ses nombreuses balles de break. Il en a quasiment eu trois fois plus que l'Autrichien (11 contre 4), mais a signé à l'arrivée un break de moins que son adversaire (2 contre 3). Après les trois balles de match manquées l'an dernier contre Juan Martin Del Potro, voilà une nouvelle opportunité en or qui s'envole en Californie. Pourtant, c'est un Federer souriant et très décontracté qui est apparu lors de la cérémonie protocolaire, où il a au passage annoncé sa présence en 2020, comme il l'avait fait récemment à Dubai. A priori, cet échec-là ne sera donc pas trop difficile à digérer. «Je ne suis pas trop déçu», a-t-il assuré. Et ce pour une raison, qu'il a rapidement avancé: «C'est lui qui a gagné cette finale, ce n'est pas moi qui l'ai perdue.» Puis la force de l'habitude, sans doute, aussi. «J'ai été dans cette position tant de fois que je digère les défaites plus facilement», avoue le Bâlois. En remportant le premier set, puis en ayant l'opportunité de breaker rapidement dans le deuxième, Federer a pourtant eu cette finale bien en mains, avant de la laisser filer. «C'est difficile de dire pourquoi je n'ai pas gagné cette finale, s'interrogeait-il à chaud. Cela se joue à pas grand-chose, je trouve. Il a un peu mieux joué quand il l'a fallu, il a aussi peut-être eu un petit peu plus de réussite, mais je n'ai pas l'impression d'avoir mal joué.» Peut-être que le fait d'avoir enfin atteint la fameuse barre des 100 titres à Dubai il y a deux semaines (plus personne ne lui en parle, et c'est une bonne chose, a-t-il confirmé) l'aide à passer l'éponge sur cette occasion ratée. Mais l'essentiel, au fond, est ailleurs pour Federer. Physiquement, il se sent bien, et son tennis est très correct malgré son étonnante absence à partir du deuxième set dimanche. «Le plus important pour moi, a-t-il précisé dimanche soir, c'est de voir que j'ai joué beaucoup ces derniers temps et que mon jeu comme mon physique sont bien en place. Perdre une finale quand on a l'impression d'avoir bien joué, ce n'est pas aussi grave que quand rien ne va ou quand vous êtes blessé. Tout va bien pour moi: j'ai remporté il y a quelques jours mon 100e titre, je joue bien, donc tout va bien.» S'il n'a toujours pas remporté de Masters 1000 depuis Shanghai à l'automne 2017, cette disette-là ne lui pèse pas plus que ça. Bientôt, il pourrait effectuer son grand retour sur terre battue et, d'ici là, il sera bien à Miami dès le milieu de semaine pour tenter de conforter, sinon ses certitudes, en tout cas ses sensations du moment. «Je suis en forme avant d'aller à Miami, donc il n'y a pas de raison de s'inquiéter», a-t-il conclu, en père peinard. A 37 ans et demi, Roger Federer tient effectivement encore la route.